- Mary pope Osborne, Les mystères du château hanté, traduit et adapté de l’américain par Marie-Hélène Delval, Bayard jeunesse, 2006
- Bruno Fern, Suites, Louis Bottu, 2018
- Gabriel Garcia Marquez, Chronique d’une mort annoncée, traduit de l’espagnol par Claude Couffon, Grasset, 1981
2- Pas convaincu : autobiographie distanciée, un peu ironique, d’un premier amour ; parfois étonnamment leste, bien que certains détails paraissent biffées. Posthume (édité en 1958 pour la première fois, le livre date de 1906).
3- Lire pour suivre l’enthousiasme de ma fille : s’aventurer… (je pense à Enid Blyton, dans la simplicité, la redite).
4- Roman fleuve à plusieurs niveaux de chronologie, Suites débute par l’aïeul qui part du pays basque pour la guerre en 1914, en revient inadapté, jusqu’au narrateur qui raconte la recherche de traces. Chronique historique, vraisemblablement avec un ancrage autobiographique, en diffraction, le narrateur narre à la troisième personne et son double personnage, MM (pour Monsieur Maladroit), joue du burlesque – « ici comme ailleurs le silence règne dans les orties, du moins tant que personne n’y est poussé » (74, voir aussi 141, 144). On se perd dans les méandres du fleuve (on en trouve l’explication et un mode d’emploi, aux pages 123 à 127), qui charrie l’histoire (l’Histoire ?) comme autant de débris – fulgurances brèves (« en faire un montage » - 59) qui font penser à Arno Schmidt (cité dans le texte – 85 – on songe aussi à Maurice Roche, dans les reprises, l’humour noir – « Quand mourir ? »- 147 –, la typographie, et un peu à Olivier Cadiot, pour le travail sur la vitesse, les brusques accélérations, à Christian Prigent dans certains systèmes de montages – le travail de cut up, ses transformations). J’ai un peu peiné à y entrer, cherchant le mode de fonctionnement, puis le rythme happe, on se fait prendre au récit spiralé, dont le centre bouge, revient – l’origine, l’enquête, le sens du mouvement.
5- Chronique à nouveau, reconstruction d’un assassinat par l’un des amis de la victime, dans un travail d’enquête d’abord peu perceptible, mais qui multiplie les témoignages, les preuves, dans un enchaînement de circonstances dont on n’aura le maître-mot qu’à la fin. Il y a là un jeu formel sur l’idée d’enquête criminelle, bien que la crime et le coupable soient évacués dès le début – le « suspense », si l’on peut accorder ce mot, se jouant ailleurs, et dans un mode ténu du récit –, chaque chapitre se jouant autour d’un personnage central, l’un des protagonistes, dont il trace un portrait le plus souvent en creux, comme autour d’un centre vide. Pourtant, le récit avance avec un foisonnement de précisions, toujours très riche dans la lancée descriptive, le jet à la fois rapide et ample, qui sature la diégèse. C’est ample, et riche, tout en étant détaillé et développant à partir d’un point ténu, mais crucial. [et puis : cette fiction des 2000 lettres sans réponses de la mariée répudiée, sur le tard, comme une graphomanie aveugle].
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