- Emmanuel Hocquard, Silva, Contrat maint, 2003
- Emmanuel Hocquard, Ma Haie, POL, 2001
- Emmanuel Hocquard, Un test de solitude, POL, 1998,
- Emmanuel Hocquard, Comme un orage, CipM, 2017
- Jean de Poitiers, Les chansons d'amour et de joy de Guillaume de Poitiers, IXè duc d'Aquitaine, Figuière, 1926
- Emmanuel Hocquard, Tout le monde se ressemble, POL, 1995
- Emmanuel Hocquard, Le Consul d'Islande, POL, 2000
- Emmanuel Hocquard, Ruines à rebours, l'Attente, 2010
1- La carte de Silva, non pas un calque, pour reprendre la définition deleuzienne chère à Hocquard. Représentation d'un espace, celui de la propriété de Maya Anderson et Alexandre Delay, un plan, orienté (la flèche indiquant le nord, et respectant les codes de la carte - du calque); et puis unce qui a été réalisé (le canale - voir Le voyage à Reykjavik) a disparu ou est en projet (les lieux-livres); et des espaces qui portent un titre d'un livre (Un test de Solitude) sans qu'on puisse vraiment les associer directement à l'espace indiqué. La carte est une projection, une fiction, d'écriture, de lecture, un espace en "mouvement". Ce qui s'y projette.
2- "Les photographies disent quelque chose d'autre, la même chose et pas la même." (Ma haie - 151) "Pour photographier, on choisit la distance qui convient. Il y a là une intention. A quelle distance écrit-on?" (152) "Comment regarder une photographie? On ne sait pas." (154) Même si ça n'éclaire pas tellement ma lanterne, je perçois qu'il y a ici un nœud, quelque chose qui résiste, ouvre et éclaire l'espace duquel je regarde une photographie, dans le mystère qui me lie à ce qu'elle révèle: "Les tours que nous joue le langage chaque fois que nous abordons un nouveau domaine sont une surprise perpétuelle."
3- "Prenez le pour ce / qu'il se propose d'être: un vrai livre d'images / directement puisées aux circonstances." (Un test, VII) Quelque chose de l'ordre de la tautologie, donc, mais à ce que celle-ci prend de son contexte et de sa destination : "Entre deux il y a un champ dont la forme tourne / entre nous." (XXV).
4- Relire, c'est relier, faire l’œuvre complète ("Les textes, comme le passé, bougent incessamment avec les lectures qu'on en fait" - Comme un orage), à rebours (on a un peu cette idée, à la fin du Cours de Pise): Comme un orage est déjà un livre d'images ("Associations empiriques, subjectives, du texte et des photographies."): "Elle n'a pas de nom / Elle est le point de floraison".
5- "Il en va de lire comme de voir: on lit et on voit comme on a appris à voir et à lire, de manière compulsive, en ramenant ce qui est inconnu à ce qui est déjà connu. C'est-à-dire en annulant. Somme zéro." (Tout le monde - 24)
6- "Aucun compas ne peut se mesurer lui-même." (Le Consul - 35)
7- Ruine à rebours m'a toujours résisté: j'ai beau lire et comprendre ce que je lis, je n'y comprends rien, je ne trouve pas la distance. Cette lecture voit bouger les lignes, je perçois, comme une image floue, ce qui se joue là-dedans, quelque chose se passe. y revenir. Trouver la mesure (voir 7).
8- Un livre un peu vieillot sur Guillaume IX d'Aquitaine, joli objet, tout petit in-12 à l'italienne. La traduction est souvent lourde, médiévisante, et ne rend pas la légèreté du texte, son allant, sa dextérité.
samedi 7 juillet 2018
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