- Denis Roche, La poésie est inadmissible, Œuvres poétiques complètes, Seuil, Fiction & Cie, 1995
- Louis Le Bihan, Roncier, Folle Avoine, 2009
- Louis Le Bihan, Sels, Folle Avoine, 2010
1- Denis Roche, trop souvent résumé à ce seul énoncé: "La poésie est inadmissible". Comme mot d'ordre, la plupart du temps. Contre la poésie: fin de la poésie.
2- En publiant, dans un nouveau geste doublement provocateur, ses "œuvres poétiques complètes" sous ce titre, il joue de ce paradoxe: dans ce qui est inadmissible, il y a pourtant un fort volume, regroupant plusieurs livres, plusieurs années de travail, de réflexion sur la poésie, comme en témoignent les préfaces presque systématiques pour chacun des livres.
3- On a toujours, en lisant Denis Roche, un vrai plaisir, une admiration pour la dextérité du travail poétique, un va-et-vient constant entre les textes, souvent baroques, à la limite parfois d'une lyrique amoureuse, et la mise à distance constante, dans la connaissance à la fois d'un tradition et de ce qu'il construit sur celle-ci. Jeux de paradoxes, de mise en perspective, dans l'approche et l'éloignement de la technique poétique. Le texte est dans l'objectif.
4- Denis Roche est irréductible.
5- Contre la poésie, mais alors, "tout contre".
6- Décès de Louis Le Bihan (il a été mon professeur de français et quelqu'un d'important pour moi, toujours ouvert à la discussion et bienveillant, et il y aurait beaucoup à dire, dans la résurgence des souvenirs, des conversations dans le petit bureau sous les combles...) et relecture de ses deux derniers livres. De Roncier, je retiens surtout la première partie, dans la dextérité des enjambements, du travail sur le vers. Une lecture dans une émotion autre.
7- "tant de fins que vont de vide / en vide les jours déliés" (Roncier)
8- "il ne s'est rien passé mais si vite" (Sels)
mercredi 22 février 2017
mercredi 15 février 2017
Livres lus ou relus (terminés entre le 23 et le 29 décembre)
- Raymond Queneau, Zazie dans le métro, Gallimard, 1959
- Roger Giroux, L'arbre le temps, Eric Pesty Editeur, 2016
- Roger Giroux, Lettre, Eric Pesty Editeur, 2016
- Roger Giroux, Lieu-je, Eric Pesty editeur, 2016
- The Grand Piano, Part 1, Mode A, 2006
- Emmanuel fournier, La comédie des noms, Eric Pesty Editeur, 2016
- André Gide, Paludes, Le livre de poche, 1971 (1895)
- Roger Giroux, L'arbre le temps, Eric Pesty Editeur, 2016
- Roger Giroux, Lettre, Eric Pesty Editeur, 2016
- Roger Giroux, Lieu-je, Eric Pesty editeur, 2016
- The Grand Piano, Part 1, Mode A, 2006
- Emmanuel fournier, La comédie des noms, Eric Pesty Editeur, 2016
- André Gide, Paludes, Le livre de poche, 1971 (1895)
1- Combien de fois ai-je lu Zazie? Livre complexe, lié à l'enfance, le film de Louis Malle, revu récemment, livre fondateur, un des démarreurs aussi, auquel je reviens fréquemment, comme L'île au trésor de Stevenson.
2- Livre de la gnose et de la sexualité - les deux thématique se mêlent, avec les personnages aux sexualités interchangeables, Marcel(ine) Et Gabriel(la), Zazie qui vieillit, sa mère et son Jules, la veuve Mouaque et le flicard. Les tentateurs. J'y verrai bien une réécriture de certains épisodes de la Genèse. Livre d'enfance et de maturité et la fin foisonnante, incompréhensible pour un enfant et énigmatique pour le lecteur que je suis, après la traversée souterraine.
3- Réédition en trois volumes distincts, et c'est une excellente idée, des textes regroupés dans la réédition de L'arbre le temps, publié au Mercure de France en 1979. Chacun retrouve son autonomie matérielle, sa place propre, son lieu de jeu. Lecture infiniment riche, complexe, dans une évidence pourtant là. Espace aussi d'une redécouverte, d'une autre lecture. Peu d'éléments qui pivotent, travaillent leur présence / absence, dans un renouvellement permanent du mouvement, du travail de la perception.
4- The Grand Piano: autobiographie collective de 10 poètes liés au mouvement Language, dans les environs de San Francisco, entre 1975 et 1980. Dix volumes, répondant à des contraintes de permutation d'auteurs et des thématiques imposées: les textes s'enchaînent les uns aux autres, s'enrichissent mutuellement, forment un kaléidoscope. C'est un travail fascinant, une lecture vraiment en développement constants que je suis heureux de reprendre.
5- "Dispersing agents free a large-scale version of desire." (Bob Perleman); "From what knowledge held in common, to what aporia?" (Barrett Watten).
6- Emmanuel Fournier abandonne quelques moments les infinitifs pour les noms. Loin d'une posture purement formaliste, le choix des infinitifs produit des effets magistraux, une véritable philosophie infinitive, le mode de dire et le dit s'éclairant l'un l'autre par le truchement du choix formel. Ici, l'usage exclusif du nom produit d'autres effets, tout aussi passionnants: "Sentiment d'une découverte, impression de surgissement: l'être, ici et maintenant, en toute évidence."
7- Je me souviens d'une discussions entre étudiants, dans le hall de la fac de Rennes, où il était question du livre de Gide, qui avait bouleversé un camarade, livre-clé pour lui. Je me décide , un peu par hasard, à la lire, très longtemps après. Trop tard? Je passe à côté... complètement.
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