- Jean-Christophe Bailly, Un arbre en mai, Seuil, 2018
1- Bref récit abandonné des événements de 1968, autobiographique (avec les références contextuelles, les anecdotes, et tout ce qui fait du livre, aussi un essai - et dans sa dynamique, pas vraiment de nostalgie), et dont je retiens surtout le travail sur la syntaxe, en longue période. La prose de Bailly est précise, élégante et déborde la phrase, joue sur les densités.
2- "A travers ce qu'il faudrait dire ici, je vois bien qu'aucune organisation chronologique ou même sérielle de mon récit n'est possible: j'avais commencé avec l'intention de parler du Vietnam et d'aborder la question du tiers-mondisme, et voilà que je rends compte de tout autre chose, mais c'est parce que tout est glissant, parce que toute cette période est tourbillonnaire: aussitôt que la mémoire touche un point, celui-ci en réveille d'autres, et la structure devient celle d'un archipel désordonné. On tire un fil, et c'est toute la pelote qui vient. Sans doute est-ce tout le passé qui de lui-même est structuré ainsi, c'est-à-dire en fait sans structure, mais avec cette forme ou ce moment du passé que j'essaye de circonscrire, la remontée est encore plus impatient, les contaminations plus rapides." (23)
dimanche 8 juillet 2018
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