vendredi 14 avril 2017

Livres lu ou relus (terminés entre le 10 et le 16/2)

- Léon-Paul Fargue, Fantôme de Rilke, Fata Morgana, 2007
- Claude Royet-Journoud, La Finitude des corps simples, POL, 2016
- Claude Royet-Journoud, Sur quelques titres de Tom Raworth pris au hasard dans ma bibliothèque, lnk, 2010
- Tom Raworth, A vide, Traduction collective relue par Pierre Alferi, Créaphis, 1994
- Tom Buron, Le Blues du 21e siècle et autres poèmes, Maelström, 2016
- Loïc Demey, D'un coeur léger, Carnet retrouvé du Dormeur du val, Cheyne, 2017

1- Anecdotes, papiers, archives. Sans doute pas la meilleure idée pour aborder Fargue, une sorte de marginalia, avec un beau portrait photographique inédit du fantôme. Rilke, spectral, qui revient en ce moment, à cause du mot "paume", et d'échanges avec Christophe. Au hasard des rencontres: relire les poèmes français.
2- Relu le dernier CRJ pour la quatrième ou cinquième fois cette année, sous un éclairage nouveau. Travail aussi de nudité, dans la sensualité et la matérialité de la langue.
3- En oublier lnk. Reprise par l'extérieur, uniquement comme lecteur, à neuf, cet hommage à Tom Raworth: "Elle défait le sens pour mieux évaluer l'intrus."
4- J'avais oublié que Tom Raworth, décédé récemment, travaillait aussi la forme fixe: 5 / 2 / 1. Effet de rapidité, de condensation: y voir quelque écho à d'autres préoccupation. Un précipité.
5- "universel / surplus disponible / à l'époque moderne / pas trop clair ou bien les images projetées / s'effacent // monde / formant une table // pour collections accumulées"
6- Tom Buron, un premier livre, sous l'égide de la poésie beat (Ginsberg et surtout Pélieu, à décanter, pas très 21e du coup). Quelques fulgurances, mais la machine tourne à vide, souvent, dans les influences.
7- Ces carnets retrouvés de Loïc Demey, une sorte de pas de côté, uchronique aussi. Un roman, l'histoire d'un soldat dans la débâcle de 1870, qui écrit des lettres d'amour, déserte, disparaît dans un "nous", croise Rimbaud, quelque chose aussi par ricochet, d'Hugo Vernier.
8- Travail formel de la phrase: elle semble imiter de façon un peu naturaliste (et de fait le roman est très documenté) le phrasé, lexique, de la fin du XIXème siècle, d'une certaine façon, mais c'est autre chose: jeu sur le rythme, la phrase courte, élidée, les effets de rupture, de pointe.
9- On retrouve la lyrique amoureuse du livre précédent (Je, d'un accident ou d'amour), dans ce journal d'un soldat, destiné à sa fiancée. La répétition amoureuse, la variation. Je pense à la production de sonnets, ce qui les fait toujours semblables et différents, ce jeu formel, technique, amoureux, dépôt dans l'objet, une littéralité mine-de-rien. Il y a chez Loïc Demey quelque chose de cet ordre, avec le relai narratif, la distanciation (Je est un autre!).

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