jeudi 17 novembre 2016

Livres lus ou relus (terminés entre le 30/9 et le 6/10)

- Jack Spicer, Billy the kid, traduction de Joseph Guglielmi, Fourbis, 1990
- Jorge Luis Borges, Atlas, traduit de l'espagnol par Françoise Rosset, Gallimard, 1988 (en collaboration avec Maria Kodama)
- Alberto Moravia, Préhistoire de rire un peu, texte français de Candido Temperini, Hachette 1979
- Ossip Mandelstam, Le timbre égyptien, traduit du russe par Georges Limbour et D.S. Mirsky,  Le bruit du temps, 2009
- David Lespiau, Supplément Celmins, Little single, 2008
- David Lespiau, La poursuite de Tom, Farrago / Léo Scheer, 2003
- Enid Blyton, Oui-Oui marin, Hachette, 1970
- David Lespiau, Ouija Board, Héros-Limite, 2008 (version anglaise: Cole Swensen, version allemande, Cosima Weiter)

1- Sur la façon de présenter le traducteur: traduction de X, traduit de telle langue par X., version, texte français, ou rien du tout. Statut signifiant, dans la complexité de l'acte de traduire.
2- Une traduction est, littéralement, une métaphore: un transport.
3- Je repense à ce film où un boshiman trouve une bouteille de Coca-Cola. Le rôle du traducteur est-il d'en indiquer un usage? Existe-t-il un bon usage?
4- La traduction de Billy the kid par Guglielmi, qui reste à mes yeux la meilleure, bien qu'elle soit moins proche de l'original que celle de Suchère. Sans doute parce que c'est dans cette version que j'ai lu d'abord ce texte (dans Change), et parce qu'il y a dans le travail du vers, de l'enjambement, quelque chose qui modifie l'oreille du texte, rend son aspect formel-lyrique, sa force de conviction. Chaque lecture est une intense émotion.L'introduction de Roubaud, la lettre à Robin Blaser.
5- Borges, un tour du monde en brève prose, ou comment voir de mémoire, aveuglé par la photographie et ce qui se fabrique dans la distance, les distances. Visions de l'aveugle. Le jeu entre le texte et la photographie.
6-Etonnant Moravia, acheté dans une brocante pour ma fille: un petit côté Kipling, dans les Histoires comme ça. Un livre d'enfant, objet sans doute un peu vieilli.
7-Enid Blyton: je me souviens parfaitement l'immense fierté d'avoir terminé ce qui me semblait un pavé et qui devait être Oui-Oui à l'école ou Oui-Oui à la mer. La récompense en fermant le livre: je sais lire, je suis capable de lire un gros livre seul et je découvre des liens entre les livres, que je poursuivre de manière autonome. Récemment, à la question de savoir quelle lecture avait compté pour moi, je répondis Kafka de manière un peu automatique (découvert à l'adolescence, de manière autonome, et qui a fait de moi un lecteur, disons, littéraire), mais immédiatement, je revins à Blyton: l'enfance de la lecture.
8- Enid Blyton: lu en une vingtaine de minutes, un peu surpris par la narration assez répétitive et finalement assez plate. Mais pris aussi par le redécouverte de personnages oubliés. Mémoire. Pas de traducteur.
9- Mandelstam: prose extrêmement riche, prenante, syntaxe pourtant simple mais un enchaînement onirique,  halluciné, qui préfigure certains textes surréalistes. Magnifiques trouvailles, liées aussi à une tradition (Gogol). Retrouver la note de Christophe à son sujet.
10- Ce qu'un texte doit à sa forme première en livre (Supplément Celmins), modifie sa lecture, à rebours.
11- Lespiau ou le dispositif. Ouija Board, dans sa simplicité apparente, tresse les langues et les énoncés. Une vraie réussite éditoriale.
12- La poursuite de Tom, faux récit policier à relier à Férié, dans une série. Une autre saison. Tom = mot? travail sur la répétition, la mise à distance et l'objectivation, tant du mot que du récit.

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