mercredi 16 novembre 2016

Livres lus ou relus (terminés entre le 23/9 et le 29/10)

- Atiq Rahimi, Terre et cendres, traduit du persan (Afghanistan) par Sabrina Nouri, POL, 2000
- David Lespiau, Aluminium, Argol, 2012
- Emmanuel Fournier / Pierre Rieucau, Lettre / Lettre, Contrat maint, 2016
- Pierre Ajonc, Double Deux, Contrat maint, 2016
- Pierre Ajonc, Le Double, Contrat maint, 2008
- Luis Sepulveda, Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, traduit de l'espagnol (Chili) par Anne-Marie Métaillé, Métaillé, 1996
- Eduardo Berti, Tous les Funes, traduit de l'espagnol (Argentine) Par Jean-Marie Saint-Lu, Actes sud, 2005

1- Atiq Rahimi utilise le pronom "tu" avec une focalisation interne, celle d'un vieillard accompagné de son petit-fils sourd, parti épuisé annoncer la destruction du village à son fils et patientant à une poste de garde dans l'attente d'un camion, sombrant dans le sommeil, d'où l'aspect onirique qu'on retrouve aussi dans son second roman et qui donne beaucoup de force à ce récit sobrement écrit.
2- Dans la foulée, je regarde le film éponyme du même auteur, devenu réalisateur, en me demandant comment on pouvait rendre ce point de vue, cet aspect onirique, ce monologue interne au "tu". Le film est très différent, enlève et ajoute, transforme: autre chose et pourtant très proche, la même force, la même conviction. Très beau.
3- Lespiau construit en volume: dans une série versifiée, à lier aux autres livres chez Argol (?). Penser objectivisme, au nexus, à la poésie l=a=n=g=u=a=g=e. Quelque chose de la liste, de l'inventaire.
4-Pierre Ajonc auteur biface ou le mystère dévoilé, huit ans après. Un triangle à quatre mains, double. Touchant hommage aussi, à lire et relire, dans la perspective. Emmanuel Fournier est un auteur et philosophe précieux dont il faut lire la Philosophie infinitive (éditions de l'éclat).
5- Sepulveda: lecture pour le travail, d'une forme d'apologue où l'on se laisse prendre, avec plaisir,  à suivre les aventures d'une bande de chats résolus à faire vivre une mouette. Les lectures ne sont pas les même en fonction de leur objectif: donner à lire à des adolescents, c'est changer d'angle, de désir. Flop, par ailleurs, car il n'y avait pas assez d'exemplaires.
6- Le livre d'Eduardo Berti traînait depuis un moment et c'est le fait d'avoir croisé une argentine qui me l'a fait lire: aléas bien minces des conditions. Récit dans un héritage de Borges, qui donne envie de se plonger ou replonger dans d'autres auteurs (Quiroga, notamment), sur l'identité, le nom propre et ses fictions. On comprend que Berti ait été coopté par l'Oulipo, dans cette tradition du plagiat par anticipation. Un beau labyrinthe, dans lequel on aime se perdre, et un vrai plaisir romanesque.

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