dimanche 24 décembre 2017

Livres lu ou relus (terminés entre le 8 et le 14/12)

Rien. Ce qui occupe (le travail, les visites). Une pause (ponctuée par la lecture de Jean Roudaut).

Une exposition: Su Mei Tse, au Mudam (relier des choses, du gag à la contemplation, nouer les motifs, les variations).

Intime - lit de bébé (Metz, automne 2017)

samedi 23 décembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 1er et le 7/12)

- Roland Barthes, La chambre claire, note sur la photographie, Cahiers du cinéma / Gallimard / Seuil, 1980
- Yannick Liron, Sans effets personnels, une hantologie, Mix, 2008

1- Note, au singulier, ce qui se développe à partir du petit bout de la lorgnette.
2- La lorgnette autobiographique, de plus en plus prégnante dans les livres de Barthes, comme si la critique était aussi récit d'une expérience, d'une expérimentation de. La lecture, ma lecture. (mes)
3- Le secret de la photographie, ce qui se cache dans ce geste devenu anodin: "[...] je voulais à tout prix savoir ce qu'elle était "en soi"" (13). Un dévoilement qui se recouvre: d'où aussi, cette image centrale, intime, qui fabrique un rapport à la photographie, une émotion ("une magie, non un art" - 138). Une image privée.
4- "Telle photo m'advient, telle autre non."  (38)
5- Autobiographie: entre roman et enquête ("le langage est, par nature, fictionnel"): un essai, au bon sens du terme (essayer, peser).
6- Et puis les belles pages sur Nadar, qui me montrent autre chose.
7- Relire un livre, retrouver et refaire d'autre liens, dans cette hantologie. Est-ce que  ce qui m'intéresse chez Liron, c'est cet étrange dédoublement de l'objet, qui cache une émanation fantomatique, un spectre en retrait? Une façon de mettre en évidence un effet du livre?


vendredi 22 décembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 24 et le 30/11)

- Nadar, introduction d'André Jammes, Photo poche, 1982
- C. Kueva, Les porteur #1 - Matt, Éditions Thierry Magnier, 2017
- Yannick Liron, L'effet fantôme, POL, 1997

1- L'habitude des photos de Nadar, sans doute et peu touché, finalement, à tord sans doute. Les reliefs cependant, les fonds. Je ne m'explique pas l'absence d'autre chose, justement, que ces portraits.
2- Lecture de travail: une utopie qui vire à la dystopie. Peu convaincu mais un intérêt manifeste des élèves.
3- Relire Liron: le travail sur la répétition, le langage préconstruit, peut-être la citation, le cut-up, une avancée subtile vers un paysage mentale. Et c'est très beau, stimulant. Nuages. Fantômes.

samedi 25 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 17 et le 23/11)

- Sylvie Allouche, Stabat murder, Syros, 2017
- Cia Rinne, L'usage du mot, L'Ours blanc, 2017
- Mahmoud Darwich, Ne t'excuse pas, traduit de l'arabe (Palestine) par Elias Sanbar, Actes sud, 2006

1- Lecture pour le travail, un peu prévisible dans le dénouement, mais on s'y laisse aller. Lecture double ou triple: polar du soir, plus attentive parce que c'est pour le travail, avec les élèves en tête.
3- Le best seller et sa forme: longueur, nombre de caractères par page, taille de ceux-ci, longueur de chapitre, place des blancs. Ce qui accélère?
4- Cia Rinne écrit dans une tradition de la poésie sonore (Henri Chopin est nommé, par exemple), mais aussi language (Charles Bernstein est dans les remerciements et on pense à certaines de ses lectures, parfois très drôles). Polyglotte - le texte alterne l'anglais, le français, l'italien et l'allemand, jouant sur la matérialité de la langue, les effets de sens, provoque jeux de mots, calembours, gags visuels, ... Cela fonctionne bien, sans lourdeur, et donne envie d'assister à une lecture performée.
5- "voici le résumé: // ()" (5)
6- Première lecture de Darwich, un peu désorienté. Des poèmes d'une page en général, hormis ceux de la fin, plus longs. Quelque chose qui s'apparente au journal: voyages, réflexions et notations diverses (un très beau texte sur les nuages - 76), avec une tension souterraine,, inquiète et apaisée: "Nous avons une patrie sans frontière,/ conforme à notre idée, /de l'inconnu, étroite et vaste."(37) "L'absence / est le guide. Elle est le guide." (45), "Un futur antérieur me pécède." (64), "L'image d'une chose est-elle plus forte / que cette chose?" (112)...
7- Naviguer à vue.
8- Je retourne dans les bibliothèques, c'est bien.

vendredi 24 novembre 2017

Livreslus ou relus (terminés entre le 10 et le 16/11)

- Martin Högström, Discours transposés, traduits du suédois par Julien Lapeyre de Cabanes, Cipm / Spectres familier, 2017
- James Joyce, Pomes Penyeach,  traduits de l'anglais par Bernard Pautrat, Allia, 2012
- Emmanuel Hocquard, Comme un orage, Cipm, 2017
- Emmanuel Hocquard, Muriel, film, Cipm, 2017
- Gianfranco Sanguinetti, Miroslav Tichy, Les formes du vrai, Cipm, 2017
- Cléa Chopard, ancolie commune, L'Ours Blanc, 2017
- Muscle, 14, Hanqiu Xiao / Erikur Orn Norddahl, traduits par Yuhang Li et Eric Boury, 2017
- Olivier Domerg, Plossu / Sainton, Portraits d'écrivains, Autres et Pareils 30, Contre pied, 2008
- Nicolas Antona / Nina Jacqmin, La Tristesse de l'éléphant, Les Enfants rouges, 2016

1- Découvrir Martin Högström, apprécier, lire fluidement, mais sans noter. Quelque chose qui travaille l'intervalle et la discontinuité. A relire attentivement.
2- Un très beau cadeau que ce livre de Joyce, petit objet très joli, avec une postface très éclairante du traducteur.  Le lyrisme un peu suranné  et très moderne en même temps (des tournures anciennes, thou, qui me rappellent les sonnets de Shakespeare dans une toute petite édition verte publiée à Leipzig - échos) est  un vrai tour  de force, et c'est fin et magnifique.
3- Trois livres d'images dans une collection que j'affectionne particulièrement, cahiers non reliés et chaque photographie étant imprimée sur une page cartonnée.
4- Réédition, ou édition du premier livre d'Emmanuel Hocquard, éclairs de la photographie et du texte, qui se boucle, avec une préface de Claude Royet-Journoud.
5- "Les textes, comme le passé, bougent incessamment avec les  lectures qu'on en fait. Le même texte contient d'autres textes. C'est à dire d'autres lectures." (EH, "Re-lire" - Postface)
6- Et le dernier livre d'Emmanuel Hocquard, qui monte des chutes par deux. Là aussi, sans doute, des éclairs - ce qui se produit entre deux objets associés.
7- Le nu - et donc un autre livre de l'auteur en mire. Et là aussi, ce qui, nument, nait dans la photographie. L'énigme.
8- Le texte de Gianfranco Sanguinettei est une forme d'ode à Tichy, à ce qui le rend indispensable. Les photographies, avec le bricolage connu (sur la prise de vue, le développement), jouent sur l'usure, le flou, et paradoxalement, la fraîcheur.A la fois très concrètes et confiant à une forme d'abstraction. A mettre en regard avec la nudité chez Hocquard. Là encore, un mystère.
9- Cléa Chopard associe un discours sur les fleurs, avec ce que cela évoque en termes de tropes et de poème, et des notices de médicaments (anxiolytiques ou antidépresseurs). La légèreté du début du livre dérive peu à peu, très finement, et le texte prend en profondeur de champ, petit à petit. Le procédé fonctionne très bien, et c'est une belle réussite.
10- Muscle publie les auteurs par deux dans son petit pliage. C'est bref, une bouchée apéritive. Hanqio Xiao, un peu bref peut-être pour ma lecture. Quant au texte d'Erikur Orn Norddahl, un islandais, il m'a d'abord agacé par l'usage de l'anaphore, puis je me suis laissé prendre et cela prend en effet, à la fois ironique et politique, et la forme du texte épouse le discours.
11- Olivier Domerg, relate des entretiens, des résumés de rencontres, dans une réflexion sur la méthode, le parallèle entre deux artistes qui travaillent dans l'amitié. Une belle perspective. Un autre livre d'images, en abyme .
12- Une bande dessinée lue pour le travail, pas très joyeuse.
13- Comment on se projette aussi dans un livres, comment fonctionnent les échos, qui traversent et se meuvent dans les lectures.


mercredi 22 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 3/11 et le 9/11

- Habiter cette maison (poèmes de Ghada Khalifa, Abdullah Almuhsin, Kadhem Khanjar, Rasha Omran), traduits de l'arabe par Dima Abdullah, Marianne Bahut, Leïla Kherbiche, Hala Omran et Wissam Arbache, Alidades, 2017
- Alexandre Karvovski, La forêt Russe, Alidades 2000
- Leontia Flynn, Écran de veille, traduit de l'anglais (Irlande) par Bernard Leprêtre et Emmanuel Malherbet, Alidades, 2013
- Henri Michaux, A distance, Mercure de France, 1997
- John Ashbery, Autoportrait dans un miroir convexe, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Talvaz, Atelier La Feugraie, 2004
- Joël Egloff, L'étourdissement, Buchet-Chastel, 2005

1- Anthologie achetée pour Kadhem Khanjar, que j'ai vu lire à Metz au printemps et qu'il faut découvrir, et sans doute une utilisation scolaire. L'occasion de découvrir d'autre voix, de percevoir l'intervalle, les manques qui fondent une lecture naïve, une enquête. A reprendre plus tard, plus calmement (lecture trop rapide, parce qu'il y avait l'envie).
2- Alexandre Karkovski, souvent objectif ("Verre à confiture avec le couvercle, vide."), dans l'exploration quotidienne, avec quelque chose qui touche et sonne juste, "à la rétine au moi".
3- La poésie de Leontia Flynn travaille à la fois une tradition (les références multiples), le cliché (l'excellent "Dhillon voit l'océan: l'odyssée" qui résume un épisode de la Petite maison dans la prairie"!), les réverbérations dans la voix, un travail sur le décalage, la quotidienneté, la fabrication d'une culture du lire, et en même temps une simplicité et une évidence, d'un lyrisme objectif,qu'on a envie de creuser davantage.
4- Découvrir un éditeur, commander des livres un peu au hasard et en être enchanté - la belle surprise.
5- Je n'avais pas lu Michaux depuis très longtemps - hasard, ici aussi, des rayons d'une bibliothèque: une anthologie de textes parus en revue ou inédits, assez inégale, parfois très surprenante (Quelque part quelqu'un, qui pourrait être une réussite d'un poète sonore actuel, dans l'usage de l'anaphore, mais surtout des ruptures syntaxiques et lexicales - et qui date de 1938), et puis des choses qui laissent ébahi (particulièrement deux suites: Lecture de huit lithographie de Zao Wou-Ki et Lieux sur une planète petite).
6- "Squelette fibrillaire des arbres" (53)
7- Ashbery, dont la relecture me fascine toujours autant: une évidence mystérieuse, un peu impressionnante, à distance: "Les mots avaient une sorte d'éclat / Mais ne pesaient rien, portaient ce qui était dit." (37): "Idées c'est mieux, quoique pas exactement ce que je veux dire." (101), "Et puis? Des couleurs et des noms de couleurs, / La connaissance de toi qu'avait une certaine couleur." (109).
8- Certains livres semblent inépuisables, réintroduisent sans cesse un certain autre regard, reprennent un autre forme, on y sinue comme on peut, gyrovague.
9- J'avais bien ri devant le film Grand froid. On retrouve cette ambiance dans le livre de Joël Egloff, avec ses personnages un peu beckettiens, dans un joyeux désespoir un peu foutraque auquel on se laisse bien prendre, et qu'on lit presque d'une traite.


mardi 21 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 27/10 et le 2/11

- Valéry Larbaud, Fermina Marquez, Gallimard, 1926
- Jacques Dupin, Une apparence de soupirail, Gallimard, 1982
- Luc Sante, Walker Evans, Phaidon, 2001
- André Kertesz, introduction de Danièle Sallenave, Photo poche, 1985
- Jean-Claude Tardif, Prorata Temporis, Le Mort-qui-trompe, 2007
- Robert Walser, Poèmes, choisis et traduits par Marion Graf, Zoé, 2008
- Etienne-Jules Marey, introduction de Michel Frizot, Photo poche, 1987

1- Se laisser aller au roman comme à l'enfance.
2- Il y a toujours, chez Larbaud, quelque chose d'à la fois très classique et de complètement novateur dans la forme. Là où on ne l'attend pas. Un décalage, intervalle où s'engouffre un étrange plaisir de lecture. Avoir toujours un Larbaud sous la main, au cas où...
3- Quelques auteurs, qu'on ne lit pas forcément régulièrement, mais dont on aime avoir un ou deux livres en réserve.
4- Je connais trop mal Jacques Dupin: "Un rai de lumière sous  la porte, et ce long possessif dol reptilien aiguisant la langue." (15).
5- Des livres d'images: netteté de Walker Evans, dans la construction et l'immédiateté, y compris de ses photos "volées". J'aime aussi beaucoup la couleur de ses polaroïds. (étranges légendes de Luc Sante, complètement décalées, et que je ne comprends souvent pas). Les scènes de vie de Kertsz, portraits ou espaces, dans l'expérimentation, la construction d'une géométrie, très plastique. Marey, précurseur du cinéma sans le vouloir (et le travail très éclairant de Michel Frizot), utilisation scientifique de la photographie, qui confine à l'abstarction et à des résultats magnifiques.
6-  Ma naïveté devant la photographie, ce que je n'y comprend pas - comment naît une image.
7- Jean Claude Tardif: une nouvelle d'anticipation, on s'y perd un peu, un jeu fin sur les changements de narrateur, la longueur de la phrase.
8- Je connais tout aussi mal Walser. une traversée de son œuvre poétique, dans le choix de Marion Graf (et la postface très intéressante de Jochen Greven), dont on peut saluer le travail de présentation. Quelque chose de parfois très lyrique puis souvent une mise à distance très nette, soudaine - un étrange balancement. C'est très beau, j'ai particulièrement apprécié les sonnets.

lundi 20 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 20 et le 26/10)

Rien, ou une erreur dans la remontée du temps - il se glisse des oublis, des inversions, dans les listes - reprendre ou faire avec.

(Bug, été 2017)

dimanche 19 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 13 et le 19/10)

- Roland Barthes, L'empire des signes, (1970), Seuil, 2005
- Marguerite Duras, La vie matérielle, POL, 1987

1- Voies et détours des conversations, de ce qu'elles ébauchent dans le désir, le dessin de la lecture.
2- Une autre dérive, prenant en compte les sens dans la perception du sens. La multiplication. L'étrangeté.
3- "Au Japon, tout change: le néant ou l'excès du code exotique, auxquels est condamné chez lui le Français en proie à l'étranger (dont il ne parvient pas à faire de l'étrange)[...]" (132)
4- Deux lectures qui se croisent, dans les noms aussi. Les bifurcations, noeuds.
5- Duras, qui fait osciller l'agacement avec de très belles notes, ce qui y affleure.
6- La conversation se poursuit. Fiction.

samedi 18 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 6 et le 12/10)

- Roland Barthes, Le plaisir du texte, Seuil, 1973
- Roald Dahl, The magic finger, Puffin books, 1974
- Jacques Bens, Ginkgo biloba, l'arbre aux quarante écus, Semapa, 1992 (?)
- Daniel Pennac, Des chrétiens et des Maures, Gallimard, 1996
- Rudyard Kipling, Histoires comme ça, traduit de l'anglais par Louis Fabulet, Pierre Gripari et Robert d'Humières,  Folio junior Gallimard, 1978
- Arthur Conan Doyle, Le dernier problème, La maison vide, traduit de l'angalis par Bernard Tourville, Flammarion, 1998

1- Au fil d'une conversation, relire, encore une fois, ce livre bref, éclairant, toujours neuf, de Barthes. Un livre de plaisir. De lecture(s). D'évidence renouvelée.
2- "Mon plaisir peut très bien prendre la forme d'une dérive." (32)
3- Une typologie des types de lecteurs (99-100) me renvoie à Wolfgang Iser (L'acte de lire, un livre repris, aussi, plusieurs fois), à un rapport phénoménologique à la lecture dont j'avais une intuition en reprenant Barthes (et je ne peux être guère plus que dans l'intuition - voire: la rêverie).
4- Course de lecture: ma fille en français et moi en anglais. Bien sûr, je perds: ralentissement du déchiffrage par la langue étrangère, ce que cela suggère du point de vue de l'attention.
5- De Jacques Bens, un livre de commande, sans doute, pas très intéressant dans l'idée de l'écriture, mais j'y découvre le Ginkgo, que je ne connaissais pas il y a quelques mois (totem, fétiche (?) - voir aussi: le tulipier de virginie, pour les feuilles un peu exotiques - auxquelles je n'avais jamais prêté attention, et qui me paraissent comme telles - et cet autre arbre au nom amusant, le liquidambar).
6- Un peu de mal à entrer dans Pennac, puis on se laisse prendre, aller dans l'intrigue, et c'est plutôt sympathique.
7- Kipling, l'enfance, un peu étonné par ce collège de traducteur, parfois cela râpe un peu -il faudrait essayer en anglais. Lecture de travail, plaisante.
8- Encore une lecture de travail où Sherlock Holmes meurt à deux reprises.

Livres lus ou relus (entre le 29/9 et le 5/10)

Rien.

Le temps, aussi, des livres qu'on commence, qui resteront commencés, de ce qu'on feuillète, va chercher, reprend, abandonne, passe, autre chose, autre temps. Une drôle de cuisine, toujours en cours.

(Ravioles, automne 2017)

Et depuis, et j'en suis très heureux, cette traduction de textes parus initialement dans Ligne 13, avec un grand merci à Geneva Chao. J'imagine bien la difficulté de lecture et de traduction et je suis épaté par le résultat obtenu. C'est dans la revue Sink.

Tant que j'y suis, un très beau dossier sur Emmanuel Hocquard auquel j'ai eu la chance de participer - d'où les lectures de l'été 2016 - , coordonné par Anne Maurel, avec Olivier Cadiot, Gilles  A. Tiberghien, Xavier Person,Pascal Poyet, David Lespiau. C'est dans la très belle revue Hippocampe.

Livres lus ou relus (terminés entre le 22 et le 28/09)

- Madame du Châtelet, Discours sur le bonheur, Rivages & Payot, 1997

1- Passer complètement à côté d'un livre, parce qu'on attend autre chose, et du coup trouver ça poussif, avec ce qu'il y a de mauvaise fois aussi (la déception, la construction biaisée du jugement).
2- Bonheur: l'étrange bonheur de Deleuze.
3- Un coup pour rien.
4- La lecture, un étrange bonheur, aussi, ce qui vient à la bonne heure, coïncide.

vendredi 17 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 15 et le 21/9)

- John Ashbery & Joe Brainard, Le carnet du Vermont, traduit de l'anglais (États-Unis) par Olivier Brossard, Joca seria, 2013

1- Le décalage. Multiple (temps de lectures, mémoire, moment, images, textes).
2- Olivier Brossard, traducteur, donne aussi une post face très éclairante, dans le sens aussi o elle propose des angles dont l'évidence frappe ("What's in a name?, p.125, par exemple).
3- A l'abord, sans doute l'un des livres les plus simples d'Ashbery, texte et image en regard. C'est après que tout se complique. Quand le décalage s'ouvre ("l'étrangeté de circonstances inventées" - 35).
4- A ce titre, le conseiller.
5- "Quelque chose qui bouge." (41)

lundi 6 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 8 et le 14/09)

- Pef, Zappe la guerre, Rue du monde, 1998
- Franck Pavloff, Matin brun, Cheyne, 1998

1- Lectures pour le travail, avec ce que cela suppose d'attentes (ici les premiers texte lu par les élèves en début d'année, série en stock dans l'établissement pour la première, chez moi pour la seconde).
2- Intéressante hybridation entre l'album, la nouvelle fantastique et le documentaire (et l'argumentaire contre la guerre): lecture triple.
3- La fable, l'intertexte (Le loup et l'agneau).

dimanche 5 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 1er et le 7/9)

Rien.

(boîte à livres, Metz, printemps 2017)

Livres lus ou relus (terminés entre le 25 et le 31/08)

- Bernard Minier, Nuit, XO éditions, 2017

1- Le polar du soir, habitude qui se perd, malgré les réserves.
2- On s'y laisse prendre, les personnages familiers mais peut-être aussi un épuisement, la ligne qui se tire un peu, par moments, des ficelles parfois un peu grosses.

samedi 4 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 18 et le 24/8)

- Bruno Carbonnet, Cloaque, Hippocampe, 2017

1- Être un peu déçu par un livre, parce qu'on attend autre chose (ici, je repensais au livre avec Olivier Cadiot, Rouge vers et noir).
2- Cloaque parle de l'art contemporain, de politique et de société, au sens large. Le prétexte en est le naufrage d'un paquebot en Corée, dont l'armateur est aussi un artiste ( Yoo Byung-eun, alias Ahae). Des liens se tissent avec l'économie, la dimension sociale, le politique (et c'est plutôt enthousiasmant). Carbonnet raconte, témoigne de ce qu'il a vu. Il prend des photographies, fabrique des réseaux. J'en garde un impression brouillonne, qui ne va pas jusqu'au bout, quelque chose qui serait sur l'établi. Ou bien c'est ma lecture. A reprendre plus tard. Laisse reposer.
3- Je ne comprends pas l'usage de certaines coquilles, qui semblent volontaires, à ce qu'elles apportent au texte.
4- "Les molécules d'eau se déplacent sans cesse, une multitude de vaguelettes produisent de nouveaux plis. Des ondulations, sinuosités sans fin, des remous. Les spirales qui forcent les flots ne sont pas là." (41)

Livres lus ou relus (terminés entre le 11 et le 17/08)

- Nouvelles du Mali (Ousmane Diarra, Sirafily Diango, Alpha Mandé Diarra, Moussa Konaté, Yambo Ouologem), Magellan & Cie / Le Courrier International, 2008

1- Konaté, Ouologem: un sommaire, ce qui attire dans le volume, comme pour le chapbook, le travail d'échantillon, l'anthologie. Une similitude, pourtant je préfère le chapbook, dans sa complétude (très artificielle, je m'en rends compte, et qui montre aussi une appartenance à un groupe).
2- Ousmane Diarra: une sorte de conte, ouvert, une folie sacrificielle plutôt drôle, un peu cynique, qui prend, qui joue avec la tradition et la modernité, l'obligation culturelle. (Tous les moutons du monde). Sirafily Diango: moins une nouvelle qu'une description lyrique de Bamako. Alpha Mandé Diarra (Le sucre): récit d'enfance, sur la naïveté, la découverte, un beau texte, assez drôle et en m^me temps profond. Moussa Konaté, dont j'apprécie les polars: un petit conte dont le narrateur est un chat, amusant. Et Yambo Ouologem ne s'est pas remis à écrire: reprise d'un texte d'une anthologie érotique de 1969. (relire Le Devoir de mémoire).
3- Horizons de lecture: ce qui se dessine avant et après, comment le déplacement modifie l'horizon, de quelle lecture - forcément imparfaite, incomplète, travail d'intervalle.

vendredi 3 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 4/8 et el 10/8)

- Osamu Dasai, Sake no tsuioku, Souvenirs du saké, traduit du japonais par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honnoré, La cocotte, 2011
- Rosanjin Kitaôji, Sukiyaki et canard, Brève impression de la cuisine occidentale, traduit du japonais par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honnoré, La cocotte, 2011
- Ryoko Sekiguchi, L'astringent, Argol, 2012
- Gaston Bachelard, L'actualité de l'histoire des sciences, Les conférences du Palais de la découverte, 1951

1- Faire l'éloge du chapbook, échantillon, livre, découverte, friandise, forme brève, avec ce que cela suppose comme contraintes.
2- "la mise en scène d'une apparition-disparition" (Barthes, de mémoire, sur l'érotisme, dans Le Plaisir du texte)
3- Ici une collection de traductions du japonais choisies par Ryoko Sekiguchi, proposée gratuitement par la librairie La cocotte, reprise ensuite, et augmentée, me semble-t-il, chez POL.
4- Des souvenirs un peu nébuleux du saké - j'y associe Sei Shonagon, à la sauce un peu trash et acide, parce qu'on pose toujours les jalons qu'on a, malgré soi - et une visite plutôt drôle à la Tour d'argent: deux rapports à un certain exotisme, celui du temps passé, et celui du lieu.
5- L'astringent explore un "goût périphérique" (celui que l'on retrouve dans les tanins, ou en mordant dans une prunelle): "Apporfondir l'énigme sans prétendrela résoudre, simplement la percevoir, peut-être est-ce là l'unique façon qui nous soit donnée de vivre nos énigmes, donc notre vie." (67)
6- Je n'ai jamais lu Bachelard (pas même L'eau et les rêves) et je ne pense pas que ce soit un texte particulièrement caractéristique que celui-ci, petit fascicule qui fait suite à une conférence(un chapbook!): l'idée d'une dynamique de l'histoire des sciences, donc aussi de l'histoire, dans sa perception présente et ce qu'elle met ou remet en lumière.

jeudi 2 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 28/7 et le 3/8)

- Yves Ravey, Bambi bar, Minuit, 2008
- Joseph Conrad, Typhon, traduit par André Gide, Hachette, "Bibliothèque verte", 1947 (Gallimard, 1923)
- Pierre Vidal-Naquet, L'affaire Audin (1957-1978), Minuit, 1989

1- Un livre dont je ne sais pas quoi penser, qui passe, du point de vue du narré, comme un téléfilm, avec quelque chose qui travaille l'écriture, mais sans doute déjà dans l'oubli. La novella. Lire un autre Ravey, pour voir.
2- Je ne suis quand même pas tellement un lecteur de romans.
3- L'étonnement de trouver Conrad en bibliothèque verte, avec le nom du traducteur. Le goût pour ces vieilles éditions jeunesse.
4- Un typhon comme argument, le récit court, et cette densité caractéristique, qui prend le lecteur dans son bouillonnement ("Mais la force inquiète des flots, mais leur courroux impondérable, le courroux qui passe et retombe et n'est jamais apaisé, le courroux et l'emportement passionné de la mer, voilà ce qu'il ne lui avait jamais été donné d'entrevoir." - 35). Un rythme comme un grande vague, fiévreuse et onirique, ("[...] et la vibration profonde de l'échappement semblait l'inquiet barrissement d'une créature marine, impatiente de reprendre le combat." - 152), qui se met en place et se désagrège ("Cela faisait un drôle d'effet de revoir à la lumière du soleil toutes ces faces ravagées aux yeux hagards" - 184). Une prose presque hypnotique, souterraine, qui vous prend dans ses remous, sursauts qui provoquent la rupture de l'attention au récit.
5- En écho avec le livre de Michèle Audin, Une vie brève (Gallimard, 2013), qui est une vraie réussite, avec la distance nécessaire et en même temps ce qui touche et empoigne dans cette biographie du père, ce livre d'histoire contemporaine engagée, cette enquête judiciaire, en face de la raison d'état, en plein conflit algérien - le livre a paru pour la première fois en 1958 - (en écho aussi, La Question d'Alleg, Minuit, 1961), et c'est remarquable. L'Histoire comme quelque chose qui ne se referme pas, reste brûlant, selon l'éclairage, et ce en quoi on, justement, doit continuer à l'apprendre, à la regarder.

mardi 24 octobre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 21 et le 27/07)

- G. Schmitt, Délassements poétiques sur les rives du Mékong, Imprimerie Française d'Outre-Mer, (3 rue Rudyard Kipling) - Saïgon, 1951
- Ryoko Sekiguchi, Manger Fantôme, Argol, 2012
- Marc-Antoine Decavèle, Un livre qui essaye de produire un sens sans être tenu par l'unité d'un titre, Eric Pesty, 2017
- Olivier Salon, Le Disparate François le Lionnais, Le Nouvel Attila, 2016
- Olivier Salon, El Capitan, in Trilogie des cimes, Éditions Transboréal, 2014

1- Étrange de trouver un livre vraisemblablement à compte d'auteur (quelque chose de classique, d'amateur, dans la forme, et partant, de touchant) et puis d'y découvrir, sur papier pelure, un addendum au papier carbone, grossièrement relié à la colle. Quelque chose de privé, passé, une résurgence.
2- Ryoko Sekiguchi explore les goûts, avec beaucoup de finesse, ouvre l'appétit et la curiosité, fait songer les papilles. Ici quelque chose qui oscille entre la sensation, le rêve et le désir.
3- Marc-Antoine Decavèle fait de la peinture et de l'écriture. Dans les deux cas, "l'indétermination // s'allonge // en geste". C'est très subtil, discret (en général, ses livres ne font pas mention d'auteur), les choses se mettent en place et s'effacent, il reste une impression, un climat. Et en même temps, cela marque, durablement.
4- Une biographie oulipienne d'un oulipien par un oulipien. Un jeu d'échec, une somme. Ouvrage très fouillé, auquel Olivier Salon a consacré beaucoup de temps, fait de belles découvertes (des textes inédits de FLL). Il ne s'agit pas du tout d'une hagiographie: l'auteur est sans concession, et monte les témoignages (tentative de recollement d'un puzzle biographique nous indique le sous-titre) qui montrent un FLL arrangeant avec ses souvenirs, parfois trouble, particulièrement dans la période de la guerre (et quel témoignage sur la fin de la guerre!). On s'y laisse prendre comme à un roman fleuve.
5- El Capitan est le récit d'une ascension (OS est alpiniste), c'est aussi un exercice de style (OS est oulipien), c'est aussi une aventure humaine (OS est un humain), un livre d'amitié. C'est surtout un beau livre de poésie, qui peut aussi être lu par des enfants et des adolescents, ouvrir un champ.
6- Lire comme explorer.

lundi 23 octobre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 14 et le 20/07)

- Jan Knappert, 37 fables d'Afrique, traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassalo, Castor poche Flammarion, 1998
- Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964
- David Lespiau, équilibre libellule niveau, POL, 2017
- Maurice Roche, Un petit rien-du-tou ttout neuf plié dans une feuille de persil, Gallimard, 1997
- Bernard Friot, Pressé? Pas si pressé! , Milan, 2006
- Yannick Torlini, Camar(a)de, éditions Isabelle Sauvage, 2014
- Frédéric Forte, Système Jianpu, Contat maint, 2017
- Rémi Froger, Planches, POL, 2016
- Emilio Arauxo, Aqui, Amastr-N-Gallar, 2017
- Anne Portugal, et comment nous voilà moins épais, POL, 2017
- Charles Perrault, La peinture, Droz, 1992
- Jean Tortel, Instants qualifiés, Gallimard, 1973
- Guillaume de la Tayssonnière, L'Attiflet des demoiselles, L'Epithalame, Droz, 1992

1- Lecture pour le travail. Goût pour la fable, le conte, lecture d'enfance.
2- Par une liste de toponymes, arrêt de bus, passerelle, ..., s'apercevoir qu'on a jamais lu Simone de Beauvoir. Un texte autobiographique, très touchant, portrait de la mère qui s'en va. A creuser. "C'est connu le pouvoir des objets: la vie s'y pétrifie, plus présente qu'en aucun de ses instants." (140)
3- Relecture du livre de David Lespiau, d'autres choses se mettent en place, comme la forme d'un récit: "diffusion de bruit blanc à base de plis, de couches, de vagues. Les propriétés mécaniques du sol."
4- Le mot vague, le mot climat.
5- De Maurice Roche, on reconnaît certains invariants, qu'on pourrait qualifier parfois de tics, et pourtant on se laisse prendre, et c'est très frais, un petit rien-du-tout, une feuille de persil, autobiographique:"Je  tente de suivre un discours qui part seul dans la nuit et je reste avec le souvenir de cette petite aventure. " (116)
6- Bernard Friot, la suite du précédent, avec les mêmes défauts. On change le point de vue du personnage, en miroir. (Du coup ne garder que les autres.)
7- Yannick Torlini écrit et rythme de façon très précise. Pour s'en convaincre, il faut le voir lire. Travail du corps. On se laisse vite prendre (le rythme), et ça sonne très juste.
8- Frédéric Forte produit un texte à partir de la gamme (musique) en associant à chaque note un son voyelle. Un léger décalage entre la gamme et le vers, et la dextérité de l'auteur. Mauricio Kagel, en mire. Très beau.
9- Relecture du livre de Rémi Froger: l'aventure, l'image, les deux. Encore une belle lecture.
10- Les livres d'Emilio Arauxo sont pour moi des livres d'images, la langue étrangère décale aussi l'image. Un témoignage (la photographie, Isolina Punar), une abstraction(la langue, les pages dessinées).
11- Chaque livre d'Anne Portugal est un événement. Trois formes qui jouent avec le dialogue, l'apologue, l'image, l'ekphrasis, le politique, la langue, qui se transportent, se télescope, dans un fonctionnement précis et qui échappe en même temps. On est saisi, soufflé tout en même temps.  C'est très fort. Lire et faire lire Anne Portugal. ("je me trouve toujours plus beau en cœur croisé")

12- Poème qui tient du didactique, du lyrique et de l'éloge (au service du roi). Un Perrault peut-être méconnu. "Avec tant d'agrémens avoir sçu le former, / que ce fut même chose & le voir & l'aimer." (148)
13- "L'instant de la qualification / Étant celui, par des voies arbitraires, / Audibles ou non, sinueuses, / Contre l'obstacle, / Jeu ou chute, du passage / De l'image dans la figure, / L'image est toujours maltraitée." (Tortel - 47 - un autre livre, d'images, de regard, vignettes brèves, traits).
14- Guillaume de la Taysonnière, traité d'éducation pour une jeune fille, de vertu: "Or voicy, c'est à vous, petite Damoyselle, / que j'adresse cecy". Plaisir du vers, du désuet et du renversement.





dimanche 15 octobre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 7 et le 13/7)

 - Gilles Ortlieb, Tombeau des anges, Gallimard, 2011

1- Un nom jamais lu, familier depuis l'adolescence (?): le catalogue des éditions Le temps qu'il fait. Comment, dans la bibliothèque mentale, en mouvement, on construit des attentes, des repères sans lieu, un nom propre qui n'est qu'articulation de vocables, rien à y rattacher ou si peu.
2- Les anges, ce sont les villes en -ange, qu'on trouve beaucoup en Moselle. Le livre est une sorte de carnet de voyage dans ces villes où l'on ne voyage pas, ou si peu - pas de tourisme, un carnet de peu, d'anecdotes, de réflexions. On y croisera le bouquiniste de Clouange, où j'allais de temps à autres, et où l'achat d'un ensemble de lettres racontera une histoire. Lecture agréable, comme on se promène, et à laquelle je rattache forcément des images - ici affection, fragments de mémoire, d'archive, journal implacable et rêveur.
3- "Les expéditions débutent souvent, on le sait, par des arrêts d'importance toute pratique (s'assurer une dernière fois que rien n'a été oublié, parmi l'indispensable), teintés d'une humeur variable mais volontiers contemplative à l'idée de ce qui nous attend, de l'inconnu - si connu soit-il par ailleurs - au devant de quoi on a décidé d'aller." (- 89)
4- Vagues échos.

vendredi 18 août 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 1 et le 6/7)

- Bernard Friot, Pressé, pressée, Milan, 2002

1- Écrit dans le cadre d'une résidence, le livre introduit un fil: protagonistes réduits, répétitions de motifs (une famille, frère et sœur et parents, et l'amoureux du collège, des crocodiles fantasmés). On pense un peu à des exercices de style. Mais c'est moins varié, et du coup moins réussi. Et peut-être aussi une lassitude de ma part.
2- Ma fille dévore, piquée par une remarque, et c'est bien. Elle fait aussi sa propre bibliothèque, refuse les conseils, et c'est bien aussi. l'enfance de la lecture, comment on la construit.

Livres lus ou relus (terminés entre le 24 et le 30/6)

- Kate McMullan / Jeff Spackman, Le Trésor de la momie, traduit de l'anglais par Pascale Jusforgues, Gallimard, Folio Benjamin, 1997
- Dorothée Volut, Lettres Pauvres, Centre de Création pour l'Enfance de Tinqueux, 2017
- Dorothée Volut, L'écriture m'a donné une enveloppe, Contre-mur, 2011
- Dorothée Volut, Alphabet, Eric Pesty Editeur, 2008

1- Lecture de vérification: as-tu vraiment lu? Oui. Étrange position. Une brève nouvelle fantastique pour enfants, qui reprend tous les codes du genre. Ce qui fait que l'illustration est datée. Le mouvement des dates, dans leur perception.
2- Trois livres de Dorothée Volut, y chercher une généralité (drôle de position, aussi): quelque chose comme une écriture qui se donne en se cherchant, un autoportrait de scripteur. Jeu des hésitations. Il faudrait que je lise l'autre livre chez Pesty.
3- Lire vite: on chasse, un peu aux aguets, ce qui va bouger dans les lignes.

jeudi 17 août 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 17 et le 23/6)

- Christophe Mescolini, Westwerende, chantiers, édition privée, 2017
-Edwin Denby, The Climate, suivi de First Warm Days, avec douze traducteurs, Théâtre typographique, 2017
- Bernard Friot, Encore des histoires pressées, Milan, 1997
- Joseph Julien Guglielmi, Judass, Alain Benoît éditeur, 2006
- Frédéric Forte, Pentacles Mallarmé, La bibliothèque Oulipienne, 2017
- Ryoko Sekiguchi, Deux marchés, de nouveau, POL, 2005

1- A rebours des titres.
2- Le livre de Ryoko Sekiguchi, un de ceux que je préfère, marché au sens littéral et sens de celui joué avec le lecteur. Quelque chose d'à la fois évident et indéfinissable, dans le travail du littéraire, de ce qui fait sourdre le sens. Une relecture liée à un rappel: j'ai offert ce livre, il y a longtemps, parce que je le trouvais très beau. Et sa relecture est d'autant plus belle.
3- Frédéric Forte, poursuivant le travail engagé par Roubaud, s'approprie la forme avec dextérité, sous l'égide de Mallarmé. Et ça brille, et c'est beau. Comme des bonbons, vraiment très bons.
4- La mort de Guglielmi, premier traducteur du Billy the Kid, de Spicer, et qu'on ne lit sûrement pas assez. J'avais apprécié son journal dans Action poétique. Je constate ce jour-même qu'Alain Benoît est aussi décédé. Un très beau livre, avec des interventions d'Anne Slacik. La prose courante de Guglielmi alternant avec le vers, le bref, et une forme singulière. Livre long et court, "au sépulcre de leurs doigts". Il faudrait, là aussi, creuser dans une forme de luxuriance objective.
5- Friot, toujours amusant, friandises où je trouve des choses à utiliser au travail. Varias.
6- Edwyn Delby face à douze traducteurs et ça vaut le coup. Ne serait-ce que par l'étrangeté de l'écriture de Delby, qui semble à la fois limpide et ahurissante, à travers des sautes brèves, voltes rapides, quelque chose qui s'apparenterait à l'anacoluthe mais non. Les douze traducteurs proposent douze lectures et c'est douze pensées du textes qui se travaillent, comme en liens multipliés.
7- Fabriquer le livre d'un ami, pour l'en déposséder. Faire d'une lecture, la sienne propre. Relier des fragments, fabriquer un objet. Quelque chose d'anonyme et nommé. Et, chose étonnante, en profiter très vite, sans lassitude après la mise en page. Trouver des liens dans ce dédale, avec la confiance de l'auteur, et sans doute un échange dans le travail, sans que rien ne soit dit, entre la lecture et l'écriture. Ce sont des fragments c'est inachevé, et ça scintille. On trouvera les textes ici.
8- La quête, aussi, d'un livre.
9- Trouver le roman dans la fragmentation, dans l'absence de roman, fabriquer une linéarité, qui, sans doute, ne va pas, ne sied pas. Lire.



mercredi 12 juillet 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 10 et le 16/6)

- Frédéric Forte, Poèmes isolés, collection " Petit va", Centre de création pour l'Enfance de Quinteux, 2017
- Maud Sulter, Blood Money (Remix), traduit de l'anglais par Sika Fakambi et Anna-Lisa Dieter, Isabelle Sauvage, 2017
- Noémia de Sousa, Notre voix, traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues, Isabelle Sauvage, 2017

1- Ces Poèmes isolés ne sont pas la réédition du même titre aux éditions du Soir au Matin par Pierre Soletti en 2008. Ils en reprennent quelques uns mais varient encore plus la forme. Un poème isolé est un poème de trois vers qui contient en général le vers "un poème isolé" en position finale. Évidemment, il y a des variations, ce qui en fait un petit objet (fort beau, reliure à spirale, comme un petit carnet) très agréable à compulser, comme on ouvre un paquet de chocolats, de friandises.
2- Cette collection propose des textes écrits par des auteurs contemporains pour la jeunesse. ce n'est pas une démarche neuve, mais elle demeure importante, ne serait-ce que pour signaler l'existence d'une écriture poétique contemporaine. Je me souviens de l'enthousiasme d'élèves pourtant peu enclins à l'écriture pour cette forme, lors d'une visite de l'auteur dans mon collège, au point d'avoir formalisé leur propre recueil. Et ce n'est pas rien. D'autant que le démarche questionne, n'est pas uniquement un livre enfants, peut trouver des ramifications vers d'autres choses.
3- Un livre de bonne humeur.
4- Deux autres livres chez Isabelle Sauvage, dont je n'ai pas pris le temps d'écouter le CD. Pourtant, quelque chose me marque dans ces écritures: la présence effective de l'oralité, que rend paradoxalement très bien le travail de Florence Boudet pour les affiches, dans le travail sur les casses, les couleurs. A ajouter: souvent, chez ces auteurs, une implication politique importante (Noémia de Sousa, doublement), ce qu'on peut aisément comprendre.

lundi 10 juillet 2017

Livres lus ou relus (du 3 au 9 /6)

- Nii Ayikwei Parkes, La Moitié d'un citron vert, traduit de l'anglais par Sika Fakambi, Isabelle Sauvage, 2017
- Kofi Awoonor, La prière de mon père, traduit de l'anglais par Sika Fakambi, Isabelle Sauvage, 2017
- Warsan Shire, Où j'apprends à ma mère à donner naissance, traduit de l'anglais par Sika Fakambi, Isabelle Sauvage, 2017
- Zep, Nadia se marie (Titeuf 10), Glénat, 2004
- Bernard Friot, Nouvelles histoires pressées, Milan poche junior, 1992-2007
- Kamau Brathwaite, Negus, traduit de l'anglais par Sika Fakambi, Isabelle Sauvage, 2017

1- Nouvelle collection chez Isabelle Sauvage, dirigée par Sika Fakambi, d'auteurs africains et de la diaspora africaine, le plus souvent sous forme d'un cd audio, donnant des lectures dans la langue originale, parfois par l'auteur, la lecture en français et un mixage des deux, comme une métaphore de la voix dans la traduction, accompagné d'un livret reprenant le texte avec une notice biographique et un texte de présentation et une affiche reprenant le texte, mise en page par Florence Boudet, le tout sous un bel emboitement cartonné, assez brut. L'objet, comme souvent chez cet éditeur, est très beau, ouvre l'envie de lecture, et pour le coup me permet de découvrir tout un pan de la poésie dont j'ignore à peu près complètement l'existence. Une belle initiative qu'il convient de saluer.
2- Sans entrer dans les textes, qui feront l'objet d'une note pour le CCP, je constate quelques éléments communs: outre le rapport au corps, qui est sans doute l'un des nœuds des éditions Isabelle Sauvage, la notion d'héritage est très présente ici, ainsi que celle du renouvellement., de la tension entre ces deux pôles.
3- L'affiche comme genre littéraire. C'est quelque chose de très particulier. Essayer de comprendre ce qu'on y fait, ce qui s'y passe, à la confluence de quels percepts.
4- Je me demande bien ce que ma fille comprend à Titeuf, qui la fait pourtant beaucoup rire. Pas tout, me dit-elle (trop adolescent pour elle, souvent trop lié à la vie amoureuse et à un regard plus adulte sans doute). Quelque chose ici, comme un hommage à d'autres auteurs (Larcenet, Gotlib, Margerin et tout un tas d'autres dont je ne vois pas qui ils sont, où dont je perçois pas la présence...),qui apparaissent en second plan. J'aurai lu un Titeuf.
5- J'aime les Histoires pressées de Friot, récits express, contes abrégés, un peu absurdes, traversant les genres, les climats, deuxième volume lu à la fois pour ma fille et le travail. Quelque chose de la friandise. Un travail d'écriture qui cherche le plaisir du lecteur, ce qui se sent.
6- Lectures essentiellement dans la brièveté, la rapidité.



dimanche 9 juillet 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 26/5 et le 2/6)

Rien: travail envahissant et  nécessité de rêvasser. Temps morts, d'oubli, accélérés et ralentissements, retours, doublés: pas plus que dans le livre, il n'y a de linéarité.

mercredi 5 juillet 2017

Livres lus ou relus (terminés en tre le 19 et le 25/5)

- Robert Pinget, Du nerf, Minuit, 1990
- Pascal Quignard, Pour trouver les enfers, Galilée, 2005

1- Je reviens à Pinget de temps à autre, depuis Théo, lu il y a bien longtemps. Il faudrait creuser, prendre le temps de regrouper, mettre en perspective cet ensemble autour d'un personnage.
2- Ouvrir le livre de Roudaut, un des quelques que je n'ai pas encore lus, et qui attend dans la bibliothèque (moment et désir, vie des livres).
3- Théo, entre Monsieur Teste et Godot (et peut-être une postérité dans le premier livre de Chevillard): aphorismes, paradoxes, goût de la foirade. Attente de la fin, l'occupation.
4- "Une description.
Mais on ne décrit que ce qu'on ne voit pas. Condition requise, insouciance, légèreté, jeunesse.
Même le souvenir se dérobe." (11)
5- "Un auteur incompréhensible à la moyenne du public, c'est-à-dire jouant du paradoxe ou de la multiplicité du sens est immédiatement taxé d'absurde. Curieux retournement. L'absurde défini par son contraire." (84)
6- Quignard, à partir d'opéras, coupe, démonte, recolle, travaille la réduction, la brièveté de la forme, digest mais très fin.
7- Pas le moment, étrangement, alors même que l'idée devrait m'intéresser. Le texte me reste un peu opaque. Une fine pellicule m'empêche d'y entrer. On note, on reviendra.


lundi 29 mai 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 12 et le 18/5)

- Loïs Lowry, Anastasia Krupnik, traduit de l'anglais (États-Unis) par Agnès Desarthe, L'école des loisirs, 1996
- Georges Mishuga, Le Caractère des caractères, Eric Pesty Editeur, 2014
- Pierre Alferi, Chercher une phrase, Christian Bourgois, titre 42, (1991), 2007
- Philippe Beck, Rude Merveilleux, Al Dante / Niok, 1998
- Tanguy Viel, Insoupçonnable, Minuit, 2006
- Charles Reznikoff, Holocauste, traduit de l'anglais (États-Unis) par André Markowicz, Unes, 2017
- Sarith Peou, Corpse Watching, foreward, by Ed Bok Lee, Tinfish, 2007

1- Où je m'aperçois que je ne suis plus très au fait de la littérature jeunesse, même professionnellement. Y pallier. Au moins par quelques pistes.
2- Beau livre que cet Anastassia Krupnik, dont on suppose une lecture à niveaux multiples: à la fois dans l'archétype du genre et dans les mouvements autour du (bref) roman de formation faussement naïf.
3- Des fontes abstraites et étonnamment concrètes, dans la densité du noir. Un livre d'image, un alphabet? Chaque police est décomposée en quatre "images", qui en dessinent les caractéristiques, par entassement, d'où le noir. La lecture du livre permet d'entamer une rêverie sur la matérialité de l'imprimé, et en même temps une vue plongeante. Au terme du cheminement, on sait qu'on reviendra à l'objet (mis de côté un long moment, sans comprendre: il nécessite une vraie lecture - ne pas dévoiler, laisser découvrir, voir).
4- Georges Mishuga? (creuser, vu quelques petites choses, chez Héros-limite - on lui doit la couverture de Récupération du sommeil)
5- Pierre Alferi, relecture, agrémentée d'une nouvelle série de textes. un livre clair, limpide, qui donne à penser, distribue des outils, en perspective - une longue-vue, avec zoom électronique. "Où le sens est vivant, le flou est nécessaire."
6- "Référence et apparition se conjuguent."
7- Philippe Beck, un peu lu mais jamais vraiment, toujours qui résiste, chemins à tracer, mais qui se referment sur le lecteur que je suis. S'y mettre, sans outil, à la naïveté: chercher une accroche, escalader, poser des repères, redescendre, trouver un angle plus adéquat, la nécessaire distance . Je tâtonne. Relire bien sûr, après avoir lu davantage (les livres stockés dans la bibliothèque, et qui sortent en ce moment. Quelque chose peut-être d'autotélique, mais on cherche, c'est un tic pour moi, toujours un peu de cette façon. Que dit le texte du texte? Comment explique-t-il comment ça marche?
8- Et du moins: la lecture, vive, vivante.
9- Tanguy Viel: la période, le travail sur la phrase, la longueur, le montage. Sans doyte pas son plus réussi. Voir un peu plus loin (le dernier, dont on me dit beaucoup de bien).
10- Holocauste, lecture éprouvante, qui habite. Le passé composé, en lieu du passé simple, abolit une distance: témoignage, dans sa brutalité. Un livre, assurément, cardinal, mais au-delà du livre.
11- Corpse Watching, témoignage sur le génocide des khmers rouges. Violence, la répétition l'anaphore, dans ce sens, qui renvoie à une forme de régression, parce que sans doute c'est une étape obligée. Je ne crois pas qu'il existe d'autre livre de Sarith Peou. Épuisé mais disponible en ligne.
12- La reliure permet une double lecture: archives photographiques - un livre de morts, par la gauche.
13- Ce qui se tait.


samedi 13 mai 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 5 et le 11/5)

- Liliane Giraudon, Jean-Jacques Viton et Bernard Plossu, Hôtel, Argol, 2009
- Benoît Garnot, Les villes en France aux XVIè XVIIè XVIIIè siècles, Ophrys, 1989
- Emilio Arauxo, Miltempos, Toxosoutos, 2017
- Oulipo, Abrégé de littérature potentielle, Mille et une nuits, 2002
- François Matton, Exercices de poésie pratique, POL, 2017
- Eduardo Chirinos, Quatorze formes de mélancolie, traduit de l'espagnol (Pérou) par Modesta Suarez et Alvaro Ruiz, Al Manar, 2012
- Peter Stamm, Paysages aléatoires, traduit de l'allemand par Nicole Roethel, Christian Bourgois, 2002
- Stéphane Bouquet, Le mot frère, Champ Vallon, 2005
- Florence Pazzottu, L'inadéquat (le lancer crée le dé), Flammarion, 2005
- Rauschenberg Photographe, Catalogue, Centre Pompidou / Herscher, 1981
- Edoardo Sanguineti, Laborintus II, traduction française Vincent Barras, L'ours Blanc n°6, Héros Limite, 2015
- Patrick Modiano, Rue des boutiques obscures, Gallimard, 1978
- Patrick Modiano, De si braves garçons, Gallimard, 1982
- Edoardo Sanguineti, Corollaire, traduit de l'italien par Patrizia Atzei et Benoît Casas, NOUS, 2013

1- Lire comme un ogre, une brute, très vite, goulûment, parce que c'est le désir du moment.
2- Des livres d'image, des histoires, de langage, un peu de tout ça en alternance et en mélange-montage.
3- Les photographies noir et blanc. Chez Bernard Plossu, quelque chose de plus objectif, traité comme des indices par Giraudon et Viton dans deux récits brefs, chapitres brefs (images écrites, policières). Un triangle fait tourner l'image, la démultiplie. L'hôtel comme lieu commun, passage, neutre, habité provisoire, caméra espion.
4- On retrouve cet aspect objectif chez Rauschenberg, reportage (une virée automobile) et témoignage: garder mémoire de. "C'est ce genre d'activité que je voudrais faire entrer dans la photo: la confirmation que tout bouge." Quelques portraits (Cy, Merce, Jasper).
5- Emilio Arauxo témoigne d'un état de Galice: carnaval et monde Paysan (Isolina Punar), dans une terre qui se termine. Le travail de la photographie, lumière / contraste. Quelque chose de très moderne aussi. Un continu. Portrait et objets. Je pense aux motifs récurrents: poupée Barbie, masques,.. (on trouve des motifs répétés dans les dessins de Claude Royet-Journoud, j'essaie de relier, de trouver un angle - qu'on retrouve en préface, avec Philippe Beck, Natacha Michel et James Sacré, en galicien).
6- Trois très beaux livres, dans le besoin de regarder, se faire l’œil, aussi.
7- Petit manuel de l'Oulipo, comme son nom l'indique, livre d'exercices, presque scolaire (et que j'utiliserai dans ce cadre, sûrement).
8- François Matton oscille entre le sérieux (un manuel) et l'ironie distanciée, la gag: c'est à la fois très riche, très drôle  (on rit beaucoup, on retrouve cette idée maître disciple d'Oreille rouge et son maître, mais sur un autre mode). C'est assez déroutant. Le mot poésie, qu'il utilise naïvement, faussement: il y va aussi dans le travail du mot. Toujours entre plusieurs genre: récit, manuel de bien-être, poésie, dessin... Le coup de la savonnette, qui glisse entre les doigts. Et ça fonctionne.
9- Lire un essai historique, de temps à autre: l'altérité profonde d'un temps différent, dans le détail, l'exotisme. Par contraste, ce sur quoi on construit une forme de permanence: clichés faux... Un livre d'histoire est toujours surprenant, très nouveau. D'autant plus, dans l'idée de ville, ce qui est véhiculé dans ce mot, comme archétypes.
10- Edoardo Sanguineti (et du coup, réécouter le disque de Luciano Berio, qui a étonnamment été sans doute une introduction au free jazz, pour moi): à la fois quelque chose de quotidien (récit des jours, d'un voyage, de voyages, la lyrique amoureuse aussi, dans Corollaire), de très Joycien dans la création langagière (le mélange, la babélisation, Pound, cité dans Laborintus), un dépôt historique, par strates traversées de mouvements tectoniques (ça coupe, ça bouscule), de très jazz aussi (beat mais sans lourdeur: free). On s'y perd, mais dans une forme de légèreté (deux attitudes différentes des traducteur: traduire tout, ou seulement l'italien, et la mise en page qui va avec ). Creuser.
11- Florence Pazzottu, mallarméenne, dans la naissance du geste poétique: réitérer le mouvement de ce qui fait écrire, faire (avec un côté presque organique parfois: le forme quasi ADN de la partie Gravité (sismographie), et les jeux de répétitions, de reprises, sans cesse dans des entourages nouveaux, comme le codage ATCG, pour continuer dans la comparaison). C'est très fin, souvent dans une gemme naissante, émergeant: "un tissu changeant / les trous d'une dentelle / où fulgurent le lieu / le fougueux présent où / l'inapparu paraît" (18), "l'élan risqué du quoi" (31). Creuser.
12- Ne plus savoir si on a déjà lu un livre.
13- Eduardo Chirinos, dans la lyrique amoureuse, répétition dans le motif, une certaine tradition. Quelque chose ici me séduit, y revenir une autre fois.
14- Le mot frère travaille sur le lexique, le dépôt de ce qui se passe dans les mots, l'idiosyncrasie des définitions ("il faudrait un dictionnaire de chaque homme, car aucun mot n'est le même d'une bouche à l'autre" - 44), mixe lui aussi, très finement, différents mode: mémoire ("peut-être cela aussi / se réfugie dans le poème"), langage-mémoire, tradition distanciée ("Tout cela est (elle y pense) très old school poétique, romantisme spécialement anglais, càd vivace et touffu" - 79), jeu sur la forme, essais de variations [et je ne sais pas pourquoi, pour la première partie, je pense à Ashbery, à relire]. Et c'est très beau, touchant juste. Creuser.
15- Peter Stamm, très beau aussi, sorte de road-movie (la photographie aussi, celles prises par le personnage principal, dans son errance en France, et les objets, le peu d'objets, mémoire de ce qui reste de son passé). Finesse de la construction narrative, blocs non linéaires au début, qui écartent la chronologie, rapportent à des moments vitrifiés, avant de reprendre un cours plus traditionnel. [Je pense un peu à Duras, d'une certaine façon. Mais sans ce qui parfois m'agace chez elle, et que je ne sais pas définir.] "Des paysages brouillés, un ciel couvert, de temps à autre un groupe de maisons, un village. es forêts grises au loin, des forêts argentées."
16- On fait bien, parfois, de suivre des conseils de lecture. Ce qu'il y a de confiant.
17- Je n'avais jamais lu Modiano, envie de récit, de légèreté: deux livres qui ont à voir avec l'enquête, le roman policier, les portraits (une galerie, double, mémoire ici encore, fiction de fiction). Dans Rue des boutiques obscures, surtout frappé par l'usage des temps verbaux au début: un brouillage très léger, très fin, avec un bel effet. En général, le "réel" fait irruption dans le roman policier par la négation du genre (on n'est pas dans un polar, affirme un personnage, cliché du genre): dans De si braves garçons, Modiano fait l'inverse: on apprend que le narrateur s'appelle Patrick, puis qu'il écrit des romans policier. Un renversement du lieu commun. Deux romans: répétition de motifs, de mots, un matériau de base dirait-on. Voir.

vendredi 5 mai 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 28/4 et le 4/5)

- Louis Hémon, Lizzie Blakeston, Phébus, 2010 (1908)
- Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues, illustré par Chaval, Club français du livre, 1958
- Jean-Michel Alberola, Le hasard, l'agrafeuse et la nécessité, cipM, 2013
- Alfredo Molano, Le journal de Sharon, traduit de l'anglais (Etats Unis) par Ariane Bataille, 13ème note, 2010

1- Lire des histoires, s'y laisser prendre. La fable, le conte, la fiction.
2- Lire un livre d'images. Regarder des images.
3- Se faire des images, comme on dit "se faire un film".
4- Je ne connais rien de Louis Hémon. Je n'ai pas lu Maria Chapdelaine, peut-être commencé puis abandonné très vite enfant. Sans doute: idée que c'était compliqué et ennuyeux. Une nouvelle, rapide, ascension et chute, déjà en bas. Beau texte un peu suranné. Fable.
5- Impeccables illustrations de Chaval, toujours très pince-sans-rire, pour ce texte de Flaubert, et l'exercice n'était pour le moins pas simple. J'ignorais l'existence de ce livre. Rire à retardement, à double retardement, texte et image, effets de bande: pouffer. (Je découvre qu'il a été réédité par le Castor Astral)
6- Je me souviens d'une longue interview d'Alberola dans le monde, quand j'étais étudiant, et d'avoir trouvé ses réponses passionnantes.
7- Dans cette très belle collection du cipM, le livre, en planches est composé de travaux sur carte postales et polaroïds: retouchés, avec du texte, jeu sur la légende. C'est très beau. Je me demande comment lire un livre d'image. L'image m'interroge: comment rendre une image, faire un portarit (un des travaux d'avril).
8- Relire les livres d'Emilio Arauxo.
9- Trafic de drogue et road-movie (boat-movie?), par Alfredo Molano. Un texte bref, relais narratifs, assez inventif tout en restant simple.
10- Séduction de l'image, de la fable. Trouver des livres.
9-


dimanche 30 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 21 et le 27/4)

- Italo Calvino, Sous le soleil jaguar, traduit de l'italien par Jean-Paul Manganaro, Seuil, 1990
- Henri Deluy, Kérosène kitch, Flammarion, 2017
- David Lespiau, Équilibre libellule niveau, POL, 2017

1-  Sérialité: ici les cinq sens (trois sur les cinq, ouvrage inachevé): travail sur la série, la différence. Car les trois textes sont très différents, le premier tout en croisements, épisodes brefs, le second comme un faux compte-rendu de voyage, passion culinaire et amoureuse, et des histoires, et le dernier comme un apologue, un conte. Utilisations de procédés variés, d'une richesse des lexiques, de déviations. J'aime beaucoup ce livre de Calvino, qu'une amie me fait relire [et je m'aperçois que j'y ai accolé un faux souvenir, concernant la cuisine mexicaine].
2- Deluy, dans la série des Arbres noires et de L'heure dite, que j'aime infiniment, mais sur un mode différent, avec une sorte de regard en arrière sur la traduction notamment, sur la traversée d'une histoire, celle d'Action poétique et de la poésie de 60 dernières années au moins, autobiographie ("Raconter sa vie disais-tu c'était il y a longtemps / Que ça continue" - 29), rencontres, réelles ou textuelles. Un très beau livre, plus en recul, mais en prise avec le souci de poésie.
3- Le travail de la forme, de formes plus ou moins fixes, plus évident que dans ses autres livres, j'ai l'impression.
4 "Car il n'y a rien derrière les mots, pas de profondeur cachée, / pas de sous entendus, rien de cette zone de mystère que le poème / devrait révéler à lui même pour y trouver la "poésie"." - 63.
5- Lespiau, qu'il faudra relire encore: un texte fort. Une forme, bas de page, en prose-versets-blocs. Toujours le ton juste, ce qui fait jaillir, la dextérité, le texte de jouir (et l'humour, la distance, doublé d'un aspect autotélique constant mais jamais pesant, fluide dans le mouvement). Montage, assemblage encore, très fin. On pourra objecter le sens ou la difficulté, mais l'objet en lui-même scintille, produit ses effets de multiplication.
6 - Se sentir concerné.
7- Lire dans l'idée d'un relire, comme en roue-libre. Travail d'élaboration de la distance nécessaire pour une perspective, sachant que celle-ci sera changeante. Travail dans le lâcher-prise. Je me rends compte que c'est une approche plus difficile que ce que je pensais.
8- Pratique d'inconnaissance, exploratoire.

samedi 22 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 14 et le 20/4)

- Simon Hureau et Pascal Rabaté, Crève saucisse, Futuropolis, 2013
- RIP, Revue Critique et Clinique de poésie, 1.1, Poésie va pas tous mourir, 2016
- Uljana Wolf, Analogue des oranges, traduit de l'allemand par Pascal Poyet, Contrat maint, 2017
- Jacques Jouet, Pa... En..., Jorinde & Joringel, 2016 (traduction danoise de Steen Bille Jorgensen)
- Fabienne Raphoz, Parade au paradis (des paradisiers), L'Ours Blanc n°9, Héros Limite, 2016
- Georges Perec, Beaux présents, belles absentes, Seuil, 1994
- Pierre Alferi, Les allures naturelles, POL, 1991

- François Arnal, Raymond Queneau, Histoire d'un livre, Actes sud, 2002

1- Hureau et Rabaté joueent, sous forme noire, et un peu ironique, avec la bande dessinée d'aventures de notre enfance, référence à Gil Jourdan, ligne claire, narration classique: un hommage.
2- RIP est un objet étrange, quasi anonyme (il faut chercher les auteurs sous le rabat de couverture), qui tisse les textes dans un système de référencements complexe. Une belle expérience de lecture.
3- Uljana Wolf joue entre prose et vers un texte mystérieux pour moi, assez difficile, entre les langues. A reprendre, avec l'autre opus de la même auteur dans cette livraison de contrat maint. Une résistance.
4- Jacques Jouet a entrepris d'écrire un poème pour chaque personne. Une écriture quotidienne, simple, souvent objective. Il y a quelque chose de l'ordre de l'exercice d'écriture continue chez JJ (poèmes de métro, feuilleton, etc.).
4- Je ne connais pas le travail de Fabienne Raphoz, que j'ai vu lire il y a peu,  à L'autre rive, à Nancy, dans le cadre de Poema. Ici, le texte d'une conférence sur les oiseaux comme motif poétique, les oiseaux de Paradis, c'est riche et référencé. A creuser (le prétexte semble en être un autre livre paru chez Héros-Limite, Jeux d'oiseaux dans un ciel vide)
5- Poèmes de circonstances, de GP, cadeaux anagrammatiques: dextérité, travail du genre et c'est un régal: "Ça ne rime à rien ce machin, ce bric-à-brac? / macache bon, je m'en fiche! "
6- Retour sur le premier livre-de-poésie de Pierre Alferi, toujours touché, toujours pile. "[...] lecture où / la clarté / n'est pas affaire de profondeur / et d'analyse mais de vitesse / et d'angle".
7-  Je n'avais jamais entendu parler de ce livre de Queneau et Arnal, beau cadeau avalé aussi sec: livre vite, comme une travail d'échos entre texte et image, image et image, schéma et schéma: c'est simple, presque un travail brouillonné, et ça marche: comment le livre se construit, autour de ce centre mouvant de lien écrit-dessiné. Un livre pour enfant, d'enfance de la lecture, de l'écriture. C'est très beau.
8- Lire en pointillé, sourdine.


lundi 17 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 7 et le 13 /4)

- L'entretien, 01, Éditions du sous-sol, 2016
- David Lespiau, Carabine souple, L'Ours Blanc, 13, Héros Limite, 2016
- Patriotisme, 2016

1- Trois revues, de fait. Différentes.
2- L'entretien, comme son nom l'indique, dirigée par Laure Adler et Alain Veinstein. L'entretien comme genre: reprises de conversation sur France Culture, avec des parties inédites. L'écrit.
3- Je retiens surtout: Yves Bonnefoy (que je connais très mal), Françoise Héritier, Antonio Lobo Antunes (que je ne connais pas du tout) et Bernard Noël (que j'ai envie de relire).
4- L'Ours Blanc propose toujours un texte d'un seul auteur. Un livre bref. Un chapbook. Et de beaux titres.
5- Un étrange western, qui joue avec le récit, le collage, le genre (dialogue), très drôle. A relier aux autres travaux de Lespiau, trouver comment.
6- Patriotisme me met mal à l'aise. D'abord, parce que j'ai du mal avec l'ironie bleu-blanc-rouge qui s'affiche, parce que je ne saisis pas où je suis en connivence. Ensuite, parce que les influences perceptibles sont mal décantées, les textes finalement assez peu intéressants, ne me laissent pas de trace. Cela dit, on sent dans ce travail collectif une envie, un désir de travail, avec quelques rapports intéressants. Des jeunes gens, je vieillis?
7- La revue est un espace de travail précieux, tant pour l'auteur que pour le lecteur (se faire l’œil, rapide).

dimanche 16 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 31/3 et le 6/4)

- Roger Giroux, Ptères, Unes, 1985

1-Un beau petit objet, minuscule.
2- Une liste de coléoptères, un par vers.
3- Une rythmique, une ponctuation.
4- Une chute (un gag?).

Livres lus ou relus (terminés entre le 24 et le 30/3)

- André du Bouchet, Orion, Deyrolle, 1993
- Michèle Métail, La ville, de la ville (plan parcellaire), Contrat Maint, 2001

1- Je connais mal André du Bouchet. Deux textes sur la peinture (ekphrasis en question, pour moi):  Poussin et Tal Coat. Un autre livre du même sur la peinture, qu'il faudrait que je lise, qui est là, entre deux livres.
2- " et peinture, le seuil                                                                               en mouvement"
3- Relecture, sur un conseil, de Métail (oublié, et le premier tiré, magie, de la boîte où sont stockés la plupart des Contrat maint): la brièveté du vers, la datation. Très beau. Analogique.

Livres lus ou relus (terminés entre le 17 et le 23/3)

- Rien.

1- Toutes les listes se doublent d'une liste plus large de picorages: livres ouverts, commencés, parcourus à la va-vite, recherches, désirs de lecture, incipit envolés...
2- Travail prenant: temps rongé réduisant les moments de lecture.
3- La vie de la bibliothèque. Il serait intéressant de repérer les mouvements, les déplacements. Comme topographier une dune.
4- Une drôle de cuisine.

samedi 15 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 10 et le 16/3)

- Anne Maurel, Avec ce qu'il resterait à dire, Hippocampe, 2016

1- Certains livres on besoin de leur temps, leur moment, pour trouver leur place de lecture.
2- Certains livres se trouvent en parfaite résonance avec leurs circonstances de lectures: échange de liens, pertinence exacte, adéquation... Mais c'est sans doute un moment rêvé: le désir qui se met entre le livre et le lecteur. Une suite de hasardsvolontaires.
3- Après avoir acheté ce livre, j'ai lu le Giacometti de Genet, non comme un préalable, mais parce que l'acquisition du volume avait proposé le moment de l'autre, par ricochet.
4- La bibliothèque de Warburg.
5- Des prétextes: une minuscule figurine de Giacometti, une anecdote biographique amoureuse, une suite de photographies d'Eli Lotar: en fabriquer un essai fiction, une étude romancée sur l'artiste, l'acte créateur. Relier des fils, tisser quelque chose, en faire un livre magnifique - parce qu'il touchait, là, à ce moment précis, ce qui justement me touchait, peut-être.
6- "Il ne faut pas longtemps pour que les traits d'un visage s'effacent, et glissent à l'oubli." (recréer, relier, figurer)
7-"Il avait tout essayé, même le travail de mémoire, la nuit, avec le souvenir de la pose tout entière, dans une immobilité parfaite, sans cette quantité d'accidents enchevêtrés, de minuscules frémissements qui composent un visage et empêchent la figuration du tout par trop d'attention minutieuse aux détails. Il avait échoué."
8- De cette myopie, faire un récit mouvant. Flottant.


vendredi 14 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 3 et le 9/3)

- Pascale Petit, Sharawadji, Manuel du jardinier platonique, L'inventaire, 2010
- Claude Esteban, Élégie de la mort violente, Flammarion, 1989
- Ed Mc Bain, Entre deux chaises, traduit de l'américain par J. Fillion, Gallimard, 1965

1- Pascale Petit construit un petit jardin, lors d'une résidence, ce livre rend compte de cette expérience. Entre exercices de style, carnet de notes sur botanique et campagne, calepin saisonnier, rêverie, encyclopédie domestique... Lecture du bus, avec le plaisir de picorer.
2- Je connais mal le travail de Claude Esteban, envie de relire et de creuser un peu plus. Proses de mémoires, presque haïkus, long poème, un travail d'élégie, de souvenir pugnace, qui touche juste: "On marche dans ce corps / à moi.On veut / piétiner le silence".
3- Ed Mc Bain, loin du 87 ème district, dans un roman qui peut évoquer 1275 âmes. Pas de jeu sur l'attente, le suspense, c'est cousu de fil blanc, un roman noir, où seul importe le rapport du narrateur avec ce qu'il a fait, dans sa vision un peu tordue des choses. J'en aime beaucoup le titre anglais (américain?): He who hesitates.

Livres lus ou relus (terminés entre le 24/2 et le 2/3)

- Emmanuel Hocquard, Ce qui n'advint pas, CipM, 2016
- Guy Bennett, Poèmes évidents, traduit de l'américain par Frédéric Forte et Guy Bennett, l'Attente, 2015
- Guy Bennett, Ce livre, traduit de l'américain par Frédéric Forte et l'auteur, L'attente, 2017
- Rémi Froger, Planches, POL, 2016
- Christian Jungersen, L'Exception, traduit du danois par Inès Jorgensen, Denoël, 2006 (rééd Livre de poche)

1- Post-scriptum à la grammaire de Tanger, Ce qui n'advint pas se termine comme un poème, vers ou énoncés, discontinu. Retour. Quelque chose comme une élégie inverse.
2- Relecture des Poèmes évidents à l'occasion de la sorte de Ce livre. Il y  a chez Guy Bennett quelque chose d'un artiste conceptuel, pince sans rire et très drôle, qui à la fois est dans la pochade et une grande réflexion sur les formes qu'il utilise: le poème, le livre. On peut en avoir plusieurs lectures, de surface puis vers quelque chose de plus sérieux, mais dans les deux cas dans une gaieté communicative et enthousiasmante.
3- Traduit de l'américain. (un énoncé étrange)
4- Rémi Froger travaille sur deux formes fixes en alternance ou presque, toujours par 10 (des dizains ou deux quintils, qui vont aussi par 10). C'est fluide, il y a la coupe. Cela évoque la photographie et la peinture. On a l'impression, après lecture, d'avoir vu un tableau, un tableau à l'oeuvre, quelque chose de très visuel. Et c'est très beau. Il faut que je creuse encore.
5- Le polar du soir, pas mal dans la description du harcèlement au travail, c'est très lent, cela en rend bien compte, mais il a fallu finir, et il vaut mieux oublier (on oublie toujours la fin).
6- Le polar du soir a bien souffert de la concurrence avec la vidéo (films, revu pas mal de Tarkovski et la série Rectify - très bien, et étonnamment lent, mis à part la fin ou tout se renoue de façon un peu artificielle.



Livres lus ou relus (terminés entre le 17/2 et le 23/2)

- Emmanuel Hocquard, Une grammaire de Tanger, CipM, 2008
- Emmanuel Hocquard,Les babouches vertes, CipM, 2009
- Emmanuel Hocquard, Les coquelicots, CipM, 2011
- Emmanuel Hocquard, Avant, CipM, 2012
- Marie-luce Ruffieux, La nageoire de l'histoire, Contrat maint, 2016
- Rosmarie Waldrop, Manuel de mandarin, traduit de l'anglais par Bernard Rival, Contrat maint, 2016

1- Relire la grammaire de Tanger d'Hocquard pour le CCP. Un autre cadre, et un certaine appréhension (je repense à ce que m'avais dit Sébastien: pour écrire sur un auteur, aime-le). Dépacer la révérence.
2- C'est une grammaire au sens large, un livre de lecture, un livre d'histoires, un livre léger, un livre profond, un livre de désir, de plaisir.
3- Hocquard interroge, il provoque une démarche d'investigation, ce qui en fait un auteur précieux. On sort de ses livres avec une démarche un peu différente, et pas avec le sentiment d'avoir passé du temps sur quelque chose d'ardu. Il s'est passé quelque chose.
4- La question du "genre". Comment classer ces livres?
5- Marie-Luce Ruffieux, quelque chose d'onirique dans ces proses, leur écriture. quelque chose qui m'intéresse, me pose problème en ce moment.
6- Un petit grand livre de Rosmarie Waldrop, par un excellent traducteur.
7- "Toutefois, sans entrer dans les complexités de cause et d'effet, l'espace entre deux langues n'est pas l'histoire entre des miroirs, mais il se courbe le long de la grande muraille de l'erreur, une forme raffinée d'aventure."
8- Ce qui advient dans l'erreur, l'errance, six livres de questions.

Livres lu ou relus (terminés entre le 10 et le 16/2)

- Léon-Paul Fargue, Fantôme de Rilke, Fata Morgana, 2007
- Claude Royet-Journoud, La Finitude des corps simples, POL, 2016
- Claude Royet-Journoud, Sur quelques titres de Tom Raworth pris au hasard dans ma bibliothèque, lnk, 2010
- Tom Raworth, A vide, Traduction collective relue par Pierre Alferi, Créaphis, 1994
- Tom Buron, Le Blues du 21e siècle et autres poèmes, Maelström, 2016
- Loïc Demey, D'un coeur léger, Carnet retrouvé du Dormeur du val, Cheyne, 2017

1- Anecdotes, papiers, archives. Sans doute pas la meilleure idée pour aborder Fargue, une sorte de marginalia, avec un beau portrait photographique inédit du fantôme. Rilke, spectral, qui revient en ce moment, à cause du mot "paume", et d'échanges avec Christophe. Au hasard des rencontres: relire les poèmes français.
2- Relu le dernier CRJ pour la quatrième ou cinquième fois cette année, sous un éclairage nouveau. Travail aussi de nudité, dans la sensualité et la matérialité de la langue.
3- En oublier lnk. Reprise par l'extérieur, uniquement comme lecteur, à neuf, cet hommage à Tom Raworth: "Elle défait le sens pour mieux évaluer l'intrus."
4- J'avais oublié que Tom Raworth, décédé récemment, travaillait aussi la forme fixe: 5 / 2 / 1. Effet de rapidité, de condensation: y voir quelque écho à d'autres préoccupation. Un précipité.
5- "universel / surplus disponible / à l'époque moderne / pas trop clair ou bien les images projetées / s'effacent // monde / formant une table // pour collections accumulées"
6- Tom Buron, un premier livre, sous l'égide de la poésie beat (Ginsberg et surtout Pélieu, à décanter, pas très 21e du coup). Quelques fulgurances, mais la machine tourne à vide, souvent, dans les influences.
7- Ces carnets retrouvés de Loïc Demey, une sorte de pas de côté, uchronique aussi. Un roman, l'histoire d'un soldat dans la débâcle de 1870, qui écrit des lettres d'amour, déserte, disparaît dans un "nous", croise Rimbaud, quelque chose aussi par ricochet, d'Hugo Vernier.
8- Travail formel de la phrase: elle semble imiter de façon un peu naturaliste (et de fait le roman est très documenté) le phrasé, lexique, de la fin du XIXème siècle, d'une certaine façon, mais c'est autre chose: jeu sur le rythme, la phrase courte, élidée, les effets de rupture, de pointe.
9- On retrouve la lyrique amoureuse du livre précédent (Je, d'un accident ou d'amour), dans ce journal d'un soldat, destiné à sa fiancée. La répétition amoureuse, la variation. Je pense à la production de sonnets, ce qui les fait toujours semblables et différents, ce jeu formel, technique, amoureux, dépôt dans l'objet, une littéralité mine-de-rien. Il y a chez Loïc Demey quelque chose de cet ordre, avec le relai narratif, la distanciation (Je est un autre!).

jeudi 13 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 3 et le 9/2)

- Claude Royet-Journoud, Laque sur polaroïd, Michel Chandeigne, 1996
- Claude Royet-Journoud, Le récit de Lars Fredrikson, A la pension Victoria, 2012
- Pierre Alferi, Intime, Argol, 2013
- Uccio Esposito-Torrigiani, FK, manuscrit (paru depuis ici)

1- Un livre d'images. Les gribouillis de CRJ, dans la répétition des motifs, avec un quelque chose de l'enfance et de l'archétype. Le magnifique texte de Dominique Fourcade pour le clore. Quelque chose d'objectif, et pas tellement pornographique (ce qu'une première approche pourrait laisser penser) et l'idée de compression, aussi.
2- Le contraire: un texte sur un artiste, évoquant une "FIGURE DISPERSANT LA VERTICALITE" et le "simulacre d'un corps".. Un livre d'image.
3- Récit par lettres en vers. Je suis toujours fasciné par la dextérité de Pierre Alferi, une simplicité efficace et la coupe particulièrement. Lettres images et son. (Avec un DVD et la musique de Rodolphe Burger)
4- Trois rapports. Trois différences.
5- Donner son avis sur un texte qui compte beaucoup pour son auteur, lequel compte beaucoup pour moi. La phrase d'UET est très étrange dans son effet: elle oscille entre la période très longue et une forme d'anacoluthe, qui ne tarde pas à avoir un effet presque fiévreux, onirique, sur le lecteur. Ici, un roman uchronique: FK n'est pas mort de la tuberculose et il est parti vivre dans un kibboutz après avoir détruit la majeure partie de son œuvre. Un très beau livre et une belle expérience de lecture encore, avec ce sentiments de bifurcations constantes, de perte, un peu brumeuse.
6- Il arrive des jours où l'on a le dégoût des livres. L'un de ces soirs-là, j'ai pris Environs de L. dans la bibliothèque, qui m'a été un antidote efficace.Lisez UET!

mercredi 12 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 27/1 et le 2/2)

- Claude Royet-Journoud, La poésie toute entière est préposition, Eric Pesty Editeur, 2007
- Jean Daive, Un transitif, Spectres familiers, 1984

1- Des notes sur, et pourtant tout aussi inépuisables. Des notes de, alors peut être?
2- "J'attends pour écrire que le livre précédent me devienne illisible."
3- "Les accidents sont essentiels. Ils sont ce qui donne la forme et la lisibilité."
4- "Chercher les accidents que la langue ne cesse de provoquer au-dessous de la surface."
5- Un manuel de lecture, une activité manuelle, celle de faire bouger les pages, de regrouper des pages.
6- Encore en écho, la copie par Jean Daive de pages d'Etat, d'Anne-Marie Albiach: d'abord, juste la ponctuation, puis les pages, avec la ponctuation sur du calque. Ce qui se passe dans le blanc, la temporalité. Un bel objet.
7- Entre les deux, le texte de Jean Daive (et en souvenir, une lecture de celui-là par celui-ci au CipM, voix ample, marquante), un obscurcissement, noir sur blanc, éclairant aussi le texte d'Albiach.
8- "L'abîme des déchets, un thème en ouvre la parenthèse."

mardi 11 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 20 et le 26/1)

- Claude Royet-Journoud, Les natures indivisibles, Gallimard, 1997
- Claude Royet-Journoud, Lettre de Symi, Fata Morgana, 1980
- Claude Royet-Journoud, Théorie des prépositions, POL, 2007

1- De le relecture de la tétralogie à celle des "œuvres complètes": décision, passage.
2- Une lettre personnelles comme livre, par l'initiative de celui qui la reçoit (Roger Laporte): un commentaire, une écriture, un choix. Quelque chose qui oscille entre différents entre-deux.
3- "Relisant la première séquence, je me surprends à penser - curieusement devant le mot colère - qu'il y a là "lyrisme". Un lyrisme perturbateur."
4- Matérialité de la langue - et, à nouveau, sensualité du matériau (un "lyrisme perturbateur", là aussi?).
5- Je me souviens d'une lecture complètement ratée de Théorie des prépositions: je lisais, mais rien ne se faisait, aucun lien, un discontinu sec, aucune élaboration dans la préhension du texte. Un vide. Uniquement: le matériau, papier et impression. Et rien d'autre. Peut-être aussi une lecture pas si ratée: un rapport autre. Qui éclaire les suivants.
6- Le livre: continu et séparé. Un objet, qui a son rythme et son bornage propres.
7- "le bord est un apparat du sens / un étirement de la voix "

livres lus ou relus (terminés entre le 13 et le 19/1)

- Claude Royet-Journoud, Le renversement, Gallimard, 1972
- Emmanuel Hocquard, Méditations photographiques sur l'idée simple de nudité, POL, 2009
- Claude Royet-Journoud, La notion d'obstacle, Gallimard, 1978
- Jean Daive, Décimale blanche, Mercure de France, 1967
- Claude Royet-Journoud, Les objets contiennent l'infini, Gallimard, 1983
- Hubert Lucot, Travail du temps, Carte blanche, 1985

1- Décès d'Hubert Lucot. Langst. Relire Travail du temps, un des livres d'accompagnement, l'un de ceux auxquels on revient régulièrement, qui jouent un rôle de borne, sans qu'on puisse en déceler la raison profonde. Une évidence. Dans ce qui évide, aussi.
2- La lecture de ce livre, parmi d'autres, dans les rayons de la bibliothèque de Rennes, cote XD, à une période où j'ai beaucoup arpenté les rayonnages, essayé quelques lectures, souvent par ricochet, parce que le nom de l'auteur me disait vaguement quelque chose. Belle période de découvertes. Et souvent de choses que je ne cherchais pas forcément.
3- Fulgurance de la prose de Lucot. Le découpage, le surgissement, travail de la temporalité, le temps vécu, ressassé, remâché, et pourtant nouveau à chaque instant. Instantanés en continu. Film. Montage.
4- "Le "Connais-toi au monde" est révolutionnaire."
5- Livres d'accompagnement. Rotation continue, bornée, lente ou rapide des volumes. Ce qui habite, à un moment, la lecture, ce qui intrigue, révèle les questions.
6- La tétralogie, jeux d'angles, un carré, combien de fois l'ai-je lue depuis 20 ans?  Chaque fois, c'est autre chose qui apparaît/disparît. Chaque lecture n'est pas seulement cumulative, elle poursuit son chemin propre, il ne peut y avoir de saisie de l'ensemble (jeux d'angles, à nouveau), ou de remémorisation de ce qui s'est imprimé dans les expériences précédentes. Cela vaut, je suppose, pour tout livre. Ici, le processus est poussé dans ses limites, ce qui en fait, savamment je crois, autant qu'intuitivement, une construction infinie, inépuisable.
7- Ce qui, aussi, se construit dans les affects sur la durée (je me souviens de ma première lecture d'Une méthode descriptive, à la BU de Rennes, encore).
8- Cette lecture, sous le signe d'une sensualité de la langue (son, rapport au corps, dans sa théâtralisation, également). Quelque chose que je n'avais pas vu.
9- Un objet concret.
10- Au détour d'une conversation, relire les Méditations. Relire aussi comme neuf, ce qui se redéveloppe dans la reprise du volume seul, dans ses liens avec la sensualité de la langue, de la pensée, aussi, du coup, méditative.
11- Les jeux d'écho: Daive, Albiach, CRJ. Trois livres, comme trois parallèles, y trouver les points de renvois, fuyants. Comme en perspective.
12- "elle parle elle renouvelle ses précipices"


dimanche 9 avril 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 6 et le 12/1)

- Eugène Savitzkaya, Marin mon coeur, minuit, 1992

1- Il y a des semaines ou on lit peu. Lecture du bus. Ce qui se projette en pointillés, dans, justement, les trajets successifs.
2- J'avais lu ce livre à la naissance de ma fille. C'est un roman de la nomination, des noms propre (On peut penser aussi à A prank of Georges, de Thalia Fields et Abigail Lang, qui est un très beau livre), qui trouvait alors écho dans cet événement.
3- Une relecture joue toujours à plusieurs niveaux (souvenir, resouvenir, éléments rapportés à ce souvenir, angles différents, conditions de lumière, circonstances...). Repenser une lecture après quelques mois est une activité étrange, comme si elle n'existait plus, peut-être.
4- Une écriture clinique, une fragmentation plus évidentes pour moi. La fable.
5- " Puis il sut qu'en reculant on avance autant qu'en avançant." "Un beau désordre vaut mieux qu'une inerte ordonnance." "Ce genre de repas ne peut se prendre qu'en très bonne compagnie."


mercredi 22 février 2017

Livres lus ou relus (Terminés entre le 30/12 etle 5/1)

- Denis Roche, La poésie est inadmissible, Œuvres poétiques complètes, Seuil, Fiction & Cie, 1995
- Louis Le Bihan, Roncier, Folle Avoine, 2009
- Louis Le Bihan, Sels, Folle Avoine, 2010

1- Denis Roche, trop souvent résumé à ce seul énoncé: "La poésie est inadmissible". Comme mot d'ordre, la plupart du temps. Contre la poésie: fin de la poésie.
2- En publiant, dans un nouveau geste doublement provocateur, ses "œuvres poétiques complètes" sous ce titre, il joue de ce paradoxe: dans ce qui est inadmissible, il y a pourtant un fort volume, regroupant plusieurs livres, plusieurs années de travail, de réflexion sur la poésie, comme en témoignent les préfaces presque systématiques pour chacun des livres.
3- On a toujours, en lisant Denis Roche, un vrai plaisir, une admiration pour la dextérité du travail poétique, un va-et-vient constant entre les textes, souvent baroques, à la limite parfois d'une lyrique amoureuse, et la mise à distance constante, dans la connaissance à la fois d'un tradition et de ce qu'il construit sur celle-ci. Jeux de paradoxes, de mise en perspective, dans l'approche et l'éloignement de la technique poétique. Le texte est dans l'objectif.
4- Denis Roche est irréductible.
5- Contre la poésie, mais alors, "tout contre".
6- Décès de Louis Le Bihan (il a été mon professeur de français et quelqu'un d'important pour moi, toujours ouvert à la discussion et bienveillant, et il y aurait beaucoup à dire, dans la résurgence des souvenirs, des conversations dans le petit bureau sous les combles...) et relecture de ses deux derniers livres. De Roncier, je retiens surtout la première partie, dans la dextérité des enjambements, du travail sur le vers. Une lecture dans une émotion autre.
7- "tant de fins que vont de vide / en vide les jours déliés" (Roncier)
8- "il ne s'est rien passé           mais si vite" (Sels)

mercredi 15 février 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 23 et le 29 décembre)

- Raymond Queneau, Zazie dans le métro, Gallimard, 1959
- Roger Giroux, L'arbre le temps, Eric Pesty Editeur, 2016
- Roger Giroux, Lettre, Eric Pesty Editeur, 2016
- Roger Giroux, Lieu-je, Eric Pesty editeur, 2016
- The Grand Piano, Part 1, Mode A, 2006
- Emmanuel fournier, La comédie des noms, Eric Pesty Editeur, 2016
- André Gide, Paludes, Le livre de poche, 1971 (1895)

1- Combien de fois ai-je lu Zazie? Livre complexe, lié à l'enfance, le film de Louis Malle, revu récemment, livre fondateur, un des démarreurs aussi, auquel je reviens fréquemment, comme L'île au trésor de Stevenson.
2- Livre de la gnose et de la sexualité - les deux thématique se mêlent, avec les personnages aux sexualités interchangeables, Marcel(ine) Et Gabriel(la), Zazie qui vieillit, sa mère et son Jules, la veuve Mouaque et le flicard. Les tentateurs. J'y verrai bien une réécriture de certains épisodes de la Genèse. Livre d'enfance et de maturité et la fin foisonnante, incompréhensible pour un enfant et énigmatique pour le lecteur que je suis, après la traversée souterraine.
3- Réédition en trois volumes distincts, et c'est une excellente idée, des textes regroupés dans la réédition de L'arbre le temps, publié au Mercure de France en 1979. Chacun retrouve son autonomie matérielle, sa place propre, son lieu de jeu. Lecture infiniment riche, complexe, dans une évidence pourtant là. Espace aussi d'une redécouverte, d'une autre lecture. Peu d'éléments qui pivotent, travaillent leur présence / absence, dans un renouvellement permanent du mouvement, du travail de la perception.
4- The Grand Piano: autobiographie collective de 10 poètes liés au mouvement Language, dans les environs de San Francisco, entre 1975 et 1980. Dix volumes, répondant à des contraintes de permutation d'auteurs et des thématiques imposées: les textes s'enchaînent les uns aux autres, s'enrichissent mutuellement, forment un kaléidoscope. C'est un travail fascinant, une lecture vraiment en développement constants que je suis heureux de reprendre.
5- "Dispersing agents free a large-scale version of desire." (Bob Perleman); "From what knowledge held in common, to what aporia?" (Barrett Watten).
6- Emmanuel Fournier abandonne quelques moments les infinitifs pour les noms. Loin d'une posture purement formaliste, le choix des infinitifs produit des effets magistraux, une véritable philosophie infinitive, le mode de dire et le dit s'éclairant l'un l'autre par le truchement du choix formel. Ici, l'usage exclusif du nom produit d'autres effets, tout aussi passionnants: "Sentiment d'une découverte, impression de surgissement: l'être, ici et maintenant, en toute évidence." 
7- Je me souviens d'une discussions entre étudiants, dans le hall de la fac de Rennes, où il était question du livre de Gide, qui avait bouleversé un camarade, livre-clé pour lui. Je me décide , un peu par hasard, à la lire, très longtemps après. Trop tard? Je passe à côté... complètement.

dimanche 22 janvier 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 16 et le 22/12)

- Fabcaro,  Zaï zaï zaï zaï, 6 pieds sous terre éditions, 2015
- Jean Genet, L'atelier d'Alberto Giacometti, L'arbalète, 1995
- Jean Genet, Rembrandt, L'arbalète Gallimard, 2016
- Helena Eriksson, Virvel, Eric Pesty / Chateaux, 2016
- Helena Eriksson, 8 clos, Eric Pesty / Chateaux, 2016

1- Je lis rarement des bandes-dessinées. Ici, un road-movie complètement absurde qui se joue des codes de la société de consommation, de l'autobiographie en image, des engagements, de l'autodérision, entres autre choses... Une sorte de mise en abyme, fine et cinglante, avec de beaux éclats de rire en cours de lecture. Suivre les conseils conjugués de deux personnes.
2- De beaux livres de Genet, que je connais très mal. Disparate des formes, travail sur plusieurs plans. Narration critique et entretiens pour Giaccometti, réécriture du mouvement du texte, dans un croisement de deux verticales, pour Rembrandt. Des textes riches, apéritifs, dans l'idée d'un développement de désirs. Découvrir, écrire, connaître, lier.
3- "Chaque objet crée son espace infini." (à propos de Giacometti)
4- Un système d'échos: Claude Royet-Journoud.
5- Je ne lis pas le suédois et c'est bien dommage.Une langue étrangère, un autre son.
6- Deux très beaux petits livres, une feuille pliée en quatre, comme un théâtre de mots.  Le huit couché. Clos. Une tendresse et un travail sur l'entre, l'autre et le commencement. L'intervalle ouvert. Un miroitement.