mercredi 22 novembre 2017

Livres lus ou relus (terminés entre le 3/11 et le 9/11

- Habiter cette maison (poèmes de Ghada Khalifa, Abdullah Almuhsin, Kadhem Khanjar, Rasha Omran), traduits de l'arabe par Dima Abdullah, Marianne Bahut, Leïla Kherbiche, Hala Omran et Wissam Arbache, Alidades, 2017
- Alexandre Karvovski, La forêt Russe, Alidades 2000
- Leontia Flynn, Écran de veille, traduit de l'anglais (Irlande) par Bernard Leprêtre et Emmanuel Malherbet, Alidades, 2013
- Henri Michaux, A distance, Mercure de France, 1997
- John Ashbery, Autoportrait dans un miroir convexe, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Talvaz, Atelier La Feugraie, 2004
- Joël Egloff, L'étourdissement, Buchet-Chastel, 2005

1- Anthologie achetée pour Kadhem Khanjar, que j'ai vu lire à Metz au printemps et qu'il faut découvrir, et sans doute une utilisation scolaire. L'occasion de découvrir d'autre voix, de percevoir l'intervalle, les manques qui fondent une lecture naïve, une enquête. A reprendre plus tard, plus calmement (lecture trop rapide, parce qu'il y avait l'envie).
2- Alexandre Karkovski, souvent objectif ("Verre à confiture avec le couvercle, vide."), dans l'exploration quotidienne, avec quelque chose qui touche et sonne juste, "à la rétine au moi".
3- La poésie de Leontia Flynn travaille à la fois une tradition (les références multiples), le cliché (l'excellent "Dhillon voit l'océan: l'odyssée" qui résume un épisode de la Petite maison dans la prairie"!), les réverbérations dans la voix, un travail sur le décalage, la quotidienneté, la fabrication d'une culture du lire, et en même temps une simplicité et une évidence, d'un lyrisme objectif,qu'on a envie de creuser davantage.
4- Découvrir un éditeur, commander des livres un peu au hasard et en être enchanté - la belle surprise.
5- Je n'avais pas lu Michaux depuis très longtemps - hasard, ici aussi, des rayons d'une bibliothèque: une anthologie de textes parus en revue ou inédits, assez inégale, parfois très surprenante (Quelque part quelqu'un, qui pourrait être une réussite d'un poète sonore actuel, dans l'usage de l'anaphore, mais surtout des ruptures syntaxiques et lexicales - et qui date de 1938), et puis des choses qui laissent ébahi (particulièrement deux suites: Lecture de huit lithographie de Zao Wou-Ki et Lieux sur une planète petite).
6- "Squelette fibrillaire des arbres" (53)
7- Ashbery, dont la relecture me fascine toujours autant: une évidence mystérieuse, un peu impressionnante, à distance: "Les mots avaient une sorte d'éclat / Mais ne pesaient rien, portaient ce qui était dit." (37): "Idées c'est mieux, quoique pas exactement ce que je veux dire." (101), "Et puis? Des couleurs et des noms de couleurs, / La connaissance de toi qu'avait une certaine couleur." (109).
8- Certains livres semblent inépuisables, réintroduisent sans cesse un certain autre regard, reprennent un autre forme, on y sinue comme on peut, gyrovague.
9- J'avais bien ri devant le film Grand froid. On retrouve cette ambiance dans le livre de Joël Egloff, avec ses personnages un peu beckettiens, dans un joyeux désespoir un peu foutraque auquel on se laisse bien prendre, et qu'on lit presque d'une traite.


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