samedi 27 août 2016

Livres lus ou relus (terminés entre le 12/8 et le 18/8)

- Robert Grenier, 100 sentences / 100 phrases, traduit par Martin Richet avec l'auteur, L'Attente, 2005
- Jean Daive, L'Exclusion, Galerie Jean Fournier, 2015
- Horace Mc Coy, Black Mask Stories, Le Livre de Poche, 1975
- Alain Veinstein, L'introduction de la pelle (Poésies 1967-1989), Seuil, Fiction et Cie, 2014

1- Beau livre objet de Robert Grenier, fiches dans un bel emboitage, hélas épuisé (mon premier exemplaire a été détruit dans un dégât des eaux, il en reste les fiches gondolées, avec une vague idée d'en faire quelques chose - avec les images d'un autre livre presque détruit, l'Atlas).
2- Il faut lire les traductions de Martin Richet, s'abonner à Jacataqua, ainsi que ses propres livres. Relire son premier. La traduction est aussi une partie de son œuvre, dans une construction particulière semble-t-il. Une oscillation d'un pan à l'autre.
3- Plus que le temps, c'est parfois le moment de lire qui est le plus important.
4- Jean Daive: essai, autobiographie, livre d'entretiens (Beuys, Balthus, Broodhaets, Rauschenberg), archivisme. Travail ardu, radical, précieux, dans le rapport du regardeur à l’œuvre d'art, en 3D internalisée. Notule à paraître dans les CCP.
5- Des nouvelles parues dans des pulps (nom donné à la pâte à papier): à la fois un cliché, l'utilisation de canevas (particulièrement les histoires de rangers), et une inventivité stylistique assez surprenante. Black mask. Je repense à On achève bien les chevaux.
6- Veinstein: travail dans la répétition, le peu (pelle, bras, terre, etc.), dont le fonctionnement ne confine surtout pas à l'anaphore: un réagencement sans cesse. Répétition sur les amas. Je repense à Scène tournante.
7- AMA. En chambre d'écho.
8- Approfondir une lecture, un auteur, mettre en perspectives mouvantes chaque lecture.
9- Trouver le moment.



vendredi 26 août 2016

Livres lus ou relus (terminés entre 5/8 et le 11/8)

- Brenda Iijima, Audible bio, Longhouse, 2003
- Emmanuel Hocquard, Ma haie, POL, 2001
- Emmanuel Hocquard ou Juliette Valéry, Conjonctions, 2001
- Emmanuel Hocquard, Cette histoire est la mienne, Notes, 1997
- Emmanuel Hocquard, L'Invention du verre, POL, 2003
- Emmanuel Hocquard, Silva, Contrat maint, 2003
- Emmanuel Hocquard, Conditions de lumière, POL, 2007
- Emmanuel Hocquard, Méditations photographiques sur l'idée simple de nudité, POL, 2009
- Emmanuel Hocquard, Ruines à rebours, L'Attente, 2010
- Emmanuel Hocquard, Une grammaire de Tanger, CIPM, 2007
- Emmanuel Hocquard, Terrasse à la kasbah, CIPM, 2006
- Matti Yrjänä Joensuu, Harjunpää et le fils du policier, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, Gallimard, 1997
- Emmanuel Hocquard, Les babouches vertes, CIPM, 2009
- Emmanuel Hocquard, Les coquelicots, CIPM, 2011
- Emmanuel Hocquard, Avant, CIPM, 2012
- Frédéric Forte, Dire ouf, POL, 2016
- Jeu de cartes à Tanger, ESACT, 2004
- Jeu de Cartes à Tarbes, ESACT, 2008
- Emmanuel Hocquard, Un anniversaire, Contrat maint, 2015

1- Relire tout Hocquard ou à peu près pour un travail: rythme forcé et plaisir incessant de lecture, dans l'investigation, où l'on perd la mire, sa ligne, en étant pris dans l'avancée.
2- Ma haie est un excellent investissement que l'on ne saurait trop conseiller: à la fois boîte à outil, livre de poésie, récit, rebuts intéressants, choix et investigation. Troisième lecture, me semble-t-il.
3- Submergé par l'émotion en relisant Conditions de lumière, comme je puis l'être à chaque visionnage du Miroir de Tarkovski. Se sentir idiot mais heureux.
4- Réfléchir: la dette qu'il y a envers L'art poétic' de Cadiot (chez Hocquard, mais aussi la génération qui suit Cadiot - une rythmique, un phrasé, un usage de langue...?)
5- Polar finnois très sombre: "Êtes-vous seulement humains?" demanda Nousiainen, si bas qu'on l'entendit à peine."
6- La forme d'un livre conditionne en partie sa lecture (relevés identiques ou différents selon l'édition - où se joue le rythme, l'attention posée) - plaisir de la forme livresque (les "petits" Hocquard - impeccable Silva chez Contrat maint -, Brenda Iijima, qui est aussi éditrice, notamment d'un livre de Jill Magi - son travail, à elle aussi, sur le livre, le cousu...).
7- Dire ouf, beau cadeau, inattendu dans l'attendu, la dextérité technique et la lisibilité, facile à l'abord. (merci Christophe).
8- Dévorer les livres, digérer, observer les restes, les notes, les impressions. Et le mal de dos! ("Est-ce que tu as tout retenu?"Je ne pense pas, mais je ne voulais pas apprendre par cœur. Est retenu, ce qui peut.)
9- Reprendre: les livres, relever dans un ordre donné, ne pas relever ce qu'on avait forcément prévu, laisser place à quelque chose qui pouvait n'y pas prendre place. Chercher la place dans une liste à refaire, à mettre en ordre.
10- Retrouver, dans des nœuds de lecture, des préoccupations récentes ou du moment, d'autre lieux à creuser: Godard, Larbaud...

mardi 9 août 2016

Boîte à outils

Il est question deux fois de "concept jetable" dans Ma haie d'Emmanuel Hocquard, et plus exactement dans l'entretien avec Stéphane Bacquey (273-292, et plus exactement encore: 278, 291).

"On aimerait que la "qualité" d'une architecture ne tînt ni à sa démesure, ni à son aspect spectaculaire et/ou spéculatif, mais au rôle qu'elle joue, éthiquement, dans le paysage et les vies qui l'incorporent." (Emmanuel Hocquard, Ruines à Rebours, l'Attente, 2010 - 41-42 + W. - au cas où ça pourrait aider à quelque chose sur le monumental dans l'art)

"Ces instants 'de conviction' bien réels, appelons-les des percepts." (Emmanuel Hocquard, Terrasse à la kasbah, Cipm, 2006 - 2)

"[...] se doter des outils nécessaires (les concepts mais aussi les affects) pour opérer incessamment des rapprochements, inventer des relations, permettre de nouvelles connections entre les choses [...]" (Emmanuel Hocquard, "Ne jamais chercher à conclure", entretien avec Francis Cohen, in Ligne 13, n°2, 2010 - 112)

[c'est moi qui graisse]

lundi 8 août 2016

Livres lus ou relus (terminés du 23/7au 4/8)

- Moussa Konaté, L'Empreinte du renard, Fayard, 2006 (rééd. Points Seuil)
- Moussa Konaté, La malédiction du Lamantin, Fayard, 2009 (rééd. Points Seuil)
- Claude Royet-Journoud, La Finitude des corps simples, POL, 2016
- Bastien Vivès, La Famille, Shampoing, 2012
- David Lespiau, Récupération du sommeil, Héros-Limite, 2016

1- Je ne lis plus que des polars récupérés dans les boîtes à livre, ce qui permet de se débarrasser de livres et de lire des polars qu'on n'aurait pas lus. Un échange de rebus assez intéressant.
2- Polar malien: ça change. J'ai recherché sur internet des informations sur Moussa Konaté et constaté qu'il était décédé. Une certaine tristesse: le commissaire Habib et son fidèle Sosso me sont d'un compagnonnage agréable, d'abord parce qu'ils sont joyeux, mais ensuite parce qu'en trouvant, ils interrogent et ne concluent pas.
3- Les livres de Claude Royet-Journoud offrent ceci de particulier que chacune de leurs lectures est un moment différent (et qu'en plus ils permettent de faire des lectures ratées mais sans qu'on leur en veuille). Les éléments se réorganisent sur la scène du livre, jamais de façon aléatoire mais avec des reliefs différents.
4- Lire un livre dont on avait lus les éléments qui le constituent de manière fragmentée, et attentive: il faut réagencer le livre, retrouver le rythme, oublier les lectures précédentes, qui restent pourtant là.
5- On aime en général les livres qui ouvrent, qui stimulent un en-dehors. (Mais ce n'est pas si sûr.)
6- Je ne lis presque plus de bandes-dessinées. Je ne sais pas pourquoi.
7- Bastien Vivès me fait rire avec un humour assez trash, mais parfois je ne comprends rien. On se se sent comme un idiot devant une scène étrange. Il y a aussi un côté répétitif (je repense, je ne sais pas pourquoi, au comics de David Lynch), quelque chose de ténu.
8- Deux livres peuvent se télescoper l'un l'autre, trouver des points qu'on aurait pas supposé d'entée entre les deux. Comme par rémanence.
9- La première fois que j'ai lu Récupération du sommeil, j'en avais remis la lecture parce que j'avais du sommeil à récupérer (!).
10- J'ai l'impression que David Lespiau a trouvé une nouvelle manière de faire les choses, mais je n'arrive pas à percevoir laquelle. Il y a une façon qui m'est familière quand je lis ses livres, mais autre chose que je ne parviens pas à définir. Peut-être est-ce lié au rapport au corps, parfois très trivial (je n'avais pas fait attention au départ), à la façon dont les textes s'agencent dans leur corps même? Un très beau livre, en tous cas.
11- Il faudra que je relise d'autres livres de David Lespiau pour tenter de répondre à cette question, mais plus tard, et du coup je ne relirai pas de la même manière. C'est insoluble.

vendredi 5 août 2016

Livres lus ou relus (terminés entre le 22/7 et le 28/7)

- Alexandre Delay / Emmanuel Hocquard, Hier, Musée de l'Elysée, 1991
- Emmanuel Hocquard, Théorie des Tables, POL, 1992
- Emmanuel Hocquard / Juliette Valéry, Le Commanditaire, POL, 1993
- Emmanuel Hocquard ou Juliette Valéry, L'année du Goujon, A passage / Le Coupable, 1996
- Alexandre Delay / Emmanuel Hocquard, Le voyage à Reykjavik, POL, 1997
- Emmanuel Hocquard, Les oranges de Saint-Michel, Stèles, 1996
- Emmanuel Hocquard, Un test de solitude, POL, 1998
- Shane Stevens, Au-delà du mal, (traduit par Clément Baude) Sonatine, 2009 (rééd. Pocket)
- Emmanuel Hocquard, Le Consul d'Islande, POL, 2000
- Emmanuel Hocquard, L'invention du verre, L'Attente, coll "Week-end", 2001
- P.N.A Handschin, L'énergie noire (Tout l'univers, VIII), Argol, 2015
- Déborah Heissler, Sorrowful songs, Aencrage & co., 2015
- Nioques # 14, Italie / Italia, Nioques outside/ La fabrique, 2015

1- Un livre n'est jamais le même. Son espace, sa complétude changent, se meuvent au gré des lectures, des publications, de l'évolution des souvenirs.
2- Le polar du soir, avant de s'endormir, "tunnel du temps perdu", pour reprendre l'expression d'Uccio Esposito Torrigiani.
3- Les mauvais livres sont utiles aussi, me disait Claude. Et il avait bien raison.
4- Le livre de Déborah Heissler, malgré une simplicité d'abord, j'ai du mal à le fixer, à en élaborer les contours. Rien de complexe à la lecture, mais après-coup c'est autre chose.
5- Emmanuel Hocquard & alii, toujours matière à repenser, vaste et dans une luminosité appréciable.
6- Je n'ai plus de magnétoscope, je ne pourrai plus regarder Le voyage à Reykjavik. Je n'ai plus de télévision, du reste.
7- Anthologie et revue. Un apéritif, avec ce qu'il a de frustrant et la joie de la découverte, l'envie de creuser. Trois femmes, particulièrement, m'y marquent.
8- Entre la dynamique active, et la tâche de fond, des brouillages.
9- Tout l'univers est un projet épatant. Il faudrait lire tout P.N.A. Handschin.
10- La question des pseudonymes, des hétéronymes internes chez Hocquard. Regrouper en séries?
11- Le mouvement oculaire.