vendredi 10 août 2018

Livres lus ou relus (terminés entre le 3 et le 9/8)


- Léo Malet, Abattoir ensoleillé, Fleuve noir, 1972
- Alfred Stieglitz, Camera Work, The complete illustrations 1903-1917, préface de Pam Roberts, Taschen, 1997 
- Rie Aruga, Perfect world 1, traduit du japonais par Chiharu Chujo et adapté par Nathalie Bougon, Akata, 2016

1- Débuter par l'assassinat de Trotski et terminer par une sombre affaire de poches pétrolières au Mexique, une errance bagarreuse pour un roman "américain" à la gouaille parisienne, qui sent aussi le besoin de sonner de la copie. Pas le meilleur Malet, l'été doucement.
2- Edition en fac simile de toutes les photographies (et reproductions par photographie) de la revue de Stieglitz, avec un choix de textes, dans un ordre chronologique, Camera work est un livre utilement précieux. Il témoigne d'une évolution à partir d'une volonté de montrer purement de la photographie pour aller vers des reproductions d’œuvres (Picasso, Matisse, Rodin...), ce qui paraît aller dans le sens d'une volonté de faire reconnaître la photographie comme un art. Beaucoup de textes qui réfléchissent sur l'esthétique (pictorialisme, photo-sécession), mais aussi la technique ( l'utilisation des gommes, la question du tirage, la photographie couleur, la question de la reproduction - "Quality in prints" par Paul B. Haviland, 512-513 -... et je repense à Benjamin, sur la "reproductibilité technique").Un très beau texte de Bernard Shaw sur Alvin Langton Coburn (313-315 - dont l'entame se fait sur des questions techniques, justement) Il est aussi remarquable que deux textes de Gertrude Stein (sur Matisse et Picasso - 662 à 667) trouvent une défense de l'auteur et de son écriture dans deux autres textes (Hutchins Hapgood - 681-682 - et Mabel Dodge - 719-723). Quelque chose du laboratoire, donc.
3- Un livre d'images, d'échos aussi (Steichen et Stieglitz, souvent sur les mêmes motifs, mais parfaitement reconnaissables - ou encore deux vues de canaux, par le baron A de Meyer et Steichen, 676 & 705, sur le jeu des aplats de l'eau - quelque chose qui me fascine). Noter quelques noms: David Octavius Hill (et comment il en est venu à la photographie - le grand aïeul de ces pages), Gertrude Käsebier, Ward Muir, Robert Demachy, J. Craig Annan, George Davison, Clarence H. White,  Heinrich Kuehn, Annie W. Brigman, Paul B. Haviland, Paul Strand. Une liste de noms propres, un désir de voir.
4- Premier Manga: l'étrangeté de lire à l'envers, qui perturbe un peu au départ, petite errance dans le suivi narratif, qui est encore accentué par fonctionnement par éclairs, par flash, du récit: très elliptique souvent, des enchaînement très rapides (ce qui m'intrique  - su la lecture, comment elle se construit, pourquoi ici elle ne gêne pas alors qu'elle perturbe dans un texte "littéraire" - je songe aux avancées du récit chez Arno Schmidt, par exemple - analogie peut-être un peu hâtive!). Pour le reste, une bluette un peu sociale, dont on ne peut pas dire qu'elle m'ait intéressé (je songe aux romans photos, aux Arlequin), un genre de Manga: shojo, m'a-t-on dit.

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