mercredi 7 février 2018

Livres lus ou relus (terminés entre le 5 et le 11/01)

- Genève Chao, émigré, à paraître chez Tinfish press, 2018
- Olivier Salon, Le Mystère de la boîte verte, Bibliothèque oulipienne, 233, 2017
- James Salter, Un sport et un passe-temps, traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Garnier, Points, 1996
- Paul Fournel, A deux voies, Bibliothèque Oulipienne, 229, 2017
- Clara Dupont-Monod, Eova Luciole, Grasset, 1998
- Donald Westlake, Ordo, traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-patrick Manchette, Rivages noir, 1995

1- Le livre de Genève Chao, qui oscille principalement entre l'anglais et le français, mais aussi le guernesien (langue parlée à Guerenesey, et qui a des traits communs avec le gallo) et l'hawaïen, provoque, du fait de ce mixage, une drôle d'impression: on ne sait plus quelle langue on lit, on vient de lire, comme si notre langue se délocalisait. Je ne crois pas avoir senti cet effet auparavant. Il y aussi le jeu sur les expressions idiomatiques, qui se décollent, jouent le sens propre et figuré conjointement. La langue devient à la fois palpable et impalpable, un fantôme de langue.
2- Olivier Salon poursuit, dans un ton assez similaire, son enquête sur François Le Lionnais, et ici la Boîte de Duchamp et ses voyages. Comme un polar (mais je suggère de lire d'abord le livre au Nouvel Attila)
3- Lecture prenante et légère de James Salter, entre récit de voyage, d'errance, et roman à l'eau de rose ("Les reliques de l'amour: le titre d'une page dans son carnet" - 175), érotique parfois - on est happé par cet étrange narrateur, mouvant: "Je me vois comme un agent provocateur ou un agent double, d'abord d'un côté - celui du vrai - puis de l'autre, mais entre les deux, dans  les retournements de veste, les soudaines défections, on peut facilement oublier toute allégeance et ne ressentir que la joie profonde, résonante, d'être au delà de tout code, d'être complètement indépendant, criminel serait le mot." - 76.
4- Paul Fournel crée une forme intéressante, le poème se scinde puis se rejoint, provoque des effets doublés, des décalages. Mais décidément, je suis peu sensible au cyclisme.
5- Clara Dupont-Monod est associée à Guillaume Meurice et à France inter, dans mon esprit, et j'ai pris ce livre dans une boîte pour cette unique raison, pour voir. Un livre plutôt agréable, qui doit aux écrivains sud-américains qu'il mime un peu - une forme d'hommage. Un récit un peu fantastique, ou un conte, plutôt original. ("Ce fait extraordinaire prit place dans les mythes de ce qui confèrent à un lieu une aura particulière, parce que ce mythe lui offre un passé.") Aisé à lire, mais qui ne tombe pas dans la facilité.
6- Je ne connais pas les polars de Westlake. Ici, le ton d'un polar, une sorte d'enquête, entre deux temps, mené par la curiosité d'un homme qui retrouve la trace de son passé. C'est à la fois vif dans la narration et intelligent dans l'écriture, suffisamment distant.

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