- Jacques Réda, Le méridien de Paris, Fata Morgana, 1997
- Baptiste Gaillard, Ombres blanches sur fond presque blanc, L'Ours blanc, automne 2020
- Paris, Flammarion, 1961
- Rainer Maria Rilke, Notes sur la mélodie des choses, traduit de l'Allemand par Bernard Pautrat, Allia, 2020 (2008)
- Philippe Desportes, Contre une nuit trop claire, poèmes choisis et présentés par jean-Yves Masson, La différence, 1989
- Andrea Camilleri, Le Tailleur gris, traduit de l'Italien (Sicile) par Serge Quadruppani, Métailié, 2009
1- Je connais très peu Réda, voir vers ailleurs. Une sorte de journal par l'absurde: "Je voulais voir ce qui peut se passer d'autre quand on se donne une règle de ce genre et qu'on s'impose de l'observer; quel imprévu vivant peut surgir au contact d'un strict prévu mathématique. Bien peu de chose a surgi." (33).
2- Très beau livre de Baptiste Gaillard, sur le surgissement, la saturation, l'apparition d'une forme dans un environnement qui pourrait en parasiter la naissance perceptive - pour en faire une description un peu vague et réductrice.. Quelque chose de très fin dans la mise en œuvre de ces notes, énoncés savamment - me semble-t-il - mis en ordre, tissés ("texte" - 9 - dans sa matérialité physique). Une lecture désir / plaisir, dans la dévoilement, à renouveler - comme une évidence.
3- Livre trouvé, un peu désuet dans son texte comme un guide touristique un peu allusif parfois, mais richement illustré, avec des photographies parfois un peu austères de Draeger (mais la série) pour la partie architecturale, et les scènes très construites sur le vif de Doisneau ou Willy Ronis.
4- Juvenilia de Rilke: "Du coup aussi voici ce qui se passe. Ils essaient de s'atteindre avec des mots, des gestes. C'est tout juste s'ils ne se démettent pas les bras, car les gestes sont bien trop courts. Ils font d'infinis efforts pour se lancer les syllabes et, en même temps, ce sont encore de franchement mauvais joueurs de ballon, qui ne savent pas rattraper. Si bien qu'ils passent leur temps à se pencher et à chercher - tout comme dans la vie." (X)
5- Une anthologie de Philippe Desportes, retour vers la Pléïade, le travail sur le vers, sa fluidité construite, et les amusants contr'amours (une sorte d'élégie à l'envers: mais comment ai-je pu t'aimer?).
6- Du mal à entrer dans le roman de Camilleri, un peu âpre à l'attaque, presque comme un très mauvais roman de gare (et le choix du traducteur qui bizarrement s'amenuise vers la fin, dans la traduction du sicilien). Et puis cela prend, s'entrelace et construit une intrigue dont on ne sait pas si elle est fantasme du protagoniste, subsiste quelques traces d'indices.