- Jean Roudaut, Une littérature de rêve, Fario, 2017
1- Relire, en un volume distinct, ces Monostiches - où l'attention se dépose, change, fait ressurgir, met en relief, mémoire et nouveauté.
2- La forme brève, condensée: gags (Paul Auster), résumé fulgurant de l’œuvre (Denis Roche), surprise du poème (Jean Roudaut)... Une entreprise, finalement, assez radicale. Des traits, brefs.
3- Je repense à l'idée de Christophe Mescolini de faire des critiques de livres en une phrase. Critique monostiche.
4- Un essai sur le rêve dans la littérature. Comme à son habitude, Jean Roudaut fait un pas de côté: autour de l'essai central, de facture somme toute assez classique, tant dans la forme que par les références, plusieurs textes gravitent: une belle introduction, des récits de rêves, une classification... Et plus qu'un assemblage artificiel, c'est une autre mise en perspective que révèle le livre. Chaque partie prend son sens par rapport aux aux autres, mine de rien: et la facture classique vole en éclat, dans le va-et-vient avec les autres textes. Avec toujours cette idée du sujet critique, situé, et paradoxalement: mouvant.
5- "Retrouver son nom et retrouver son lieu sont choses identiques. Le rêve mène à habiter son nom." (89)
6- "Le récit de rêve est plus proche de la critique que du roman. L'interprétation se mêle au récit qu'elle dissocie, analysant les images, donnant dans la succession ce qui a été vu comme un environnement, et les recompose à la façon dont la critique joue avec la citation. Le scripteur combine un ensemble de signes construit et déconstruit, un système imagé, qu'il garde en l'esprit et qu'il découvre en le transcrivant dans l'illusion de le produire, ou qu'il invente avec l'illusion de le découvrir." (96)
7- Il faut, absolument, lire et relire Jean Roudaut.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire