- Marcel Cohen, Sur la scène intérieure, Faits, Gallimard, 2013
- Aharon Appenfeld, Tsili, traduit de l'Hébreu par Arlette Pierrot, Seuil, 2004
- Alain dodier, Le couteau dans l'arbre, Dupuis, 2017
- Riad Sattouf, les Cahiers d'Esther, Histoires de mes 10 ans, Allary Editions, 2016
- Jean Roudaut, Le Tigre de William Blake, Presses universitaires de la Méditerrannée, 2017
- Aldo Palazzeschi, Le doge, traduit de l'italien par Simone de Vergennes, Flammarion, 1968
- Christian Bobin, L'éloignement du monde, Lettres vives, 1993
1- Remonter le temps.
2- Retenter Christian Bobin pour voir que non, décidément, ça ne me convient pas. Présent gnomique puis comparaison ou métaphore, filée - un système. Peut-être, en poussant l'image dans ses retranchements? Mais ça stoppe avant.
3- Une belle trouvaille que ce Doge, dont j'apprends que l'auteur a influencé Italo Calvino. Un récit d'attente, acide, poussé à l'absurde, à la fois drôle et captivant. La pointe finale.
4- Jean Roudaut sur le roman policier, à partir de Borges - la bibliothèque, toujours, le dialogue avec les livres - et une lettre-préface de Michel Butor. Il y a cette force de nous dévoiler (ou alors au lecteur naïf que je suis) quelque chose qui nous semble, dès lors, une évidence. "On retrouve ainsi la forme essentielle du roman qui ne consiste pas en la narration d'événements mais en l'affrontement d'interprétations." (un des réductions, dans les jeux de miroirs, lecteur-enquêteur, lecteur-narrateur, assassin-victime... et je rajouterais critique-auteur): "le roman policier est une image du réversible".
5- La dimension sociale, politique, éthique. Et par delà, le policier, le roman, et la fiction en général.
6- L'idée se creuse, tourne, s'approfondit. Un très beau texte (mais une mise en page beaucoup trop serrée, qui ne sert pas le livre).
7- A la fois petites images sociologiques et drôles, faussement enfantines, Les Cahiers d'Esther font un peu plus que distraire (ce qui est déjà beaucoup), mais j'ai du mal à entrer. Quelque chose me tient à distance.
8- Dodier, dans une enquête de Jérôme K. Jérôme Bloche, que je suis depuis l'adolescence: une impression de profondeur dans les vignettes, d'une plus grande densité de l'image.
9- Lecture, enfin, d'Appenfeld, quelques jours avant son décès. Roman d'errance, dans le contexte de la seconde guerre mondiale. Un monde flottant, fiévreux, presque onirique, mais d'une netteté franche. Et c'est très beau. Cela prend.
10- Faits: quête de souvenirs, d'objets, d'information, une enquête en remontant le temps, par portraits, images posées en face de soi, avec le distance que suppose ce sous-titre. Une scène intérieure: avec encore, ce que la suppose, non pas comme retrait, mais comme regard. Il est un peu compliqué d'expliquer comment cela touche profond, et c'est sûrement lié à ce dispositif.
11- On lira, avec bénéfice, ce texte très juste de Marcel Cohen, sur Remue.net.
mardi 6 février 2018
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