mardi 6 décembre 2016

Livres lus ou relus (terminés entre le 25/11 et le 1/12)

- Martin Richet, De l'âme, Eric Pesty Editeur, 2016
- Martin Richet, Bureau vertical Onze pour table, Les cahiers de la Seine, 2006
- Martin Richet, L'autobiographie de Gertrude Stein, Eric Pesty Editeur, 2011
- Gertrude Stein, Le livre de lecture, illustrations d'Alice Lorenzi, traduction de Martin Richet, Cambourakis, 2016
- K.O.S.H.KO.N.O.N.G, revue dirigée par Jean Daive, Eric Pesty Editeur, numéro 1, 2012
- K.O.S.H.KO.N.O.N.G, revue dirigée par Jean Daive, Eric Pesty Editeur, numéro 2, 2013
- K.O.S.H.KO.N.O.N.G, revue dirigée par Jean Daive, Eric Pesty Editeur, numéro 3, 2013
- K.O.S.H.KO.N.O.N.G, revue dirigée par Jean Daive, Eric Pesty Editeur, numéro 4, 2014
- Italo Calvino, Forêt-racine-labyrinthe, traduit de l'italien par Fournel & Roubaud, Seghers, 1991
- Anne Portugal, En parlant de salut public, lnk, 2012
- Eugène Savitzkaya, La folie originelle, Minuit, 1991
- Jean-René Lassalle, Rêve : Mèng, Grèges, 2016
- K.O.S.H.KO.N.O.N.G, revue dirigée par Jean Daive, Eric Pesty Editeur, numéro 5, 2014
- Emmanuel Hocquard, Ce qui n'advint pas, CIPM, 2016

1- Lire l'écriture de Martin Richet comme une lecture. Un renversement de perspective, un manuel de lecture. Sans doute lié aux circonstances (la traduction de Gertrude Stein, texte faussement enfantin, dans le plaisir du répété, et du bel objet cartonné et toilé, que ma fille a insisté pour que je choisisse). L'autobiographie de Gertrude Stein, dans ce à quoi elle allude (Toklas), et dans l'idée des traductions qu'en avait déjà fait Martin Richet, bien sûr. Et dans la préoccupation sur les effets du langage, perceptible dès son "premier" livre (personnel, sous son nom, même si on perçoit que les traductions s'ordonnent aussi selon un travail précis, qui en font aussi une "œuvre" de Richet). Dans De l'âme, la première page pose quelque chose de l'ordre de la lecture, dont je relève: "Soumission au papier. // Je vous soumets au papier. // La page se vide de lumière. // Il y a quelque chose en vous qui écrit. Qu'est-ce que c'est? C'est moi. // Il y a quelque chose en vous qui voit. Et quelque chose en moi ne parle pas." Une idée à creuser ou abandonner, mais l'envie de relire encore Richet.
2- Relire une revue, non plus à chaque livraison mais dans un continu, volume après volume, changer sa perception.
3- L'importance de la forme: le faible volume de la revue permet cette relecture, ce tissage de liens dans la lecture.
4- Je relève: "Consistance toujours utopique du lire" (K.1, M. C.-H.); "C'est sa capacité de recommencement qui se donne à lire." (K.2, M. C.-H.) "POUR QUI J'ECRIS? MAIS POUR QUI EST-CE QUE TU LIS" (K.3, W.H.); "chaque objet / tente de rassembler un corps", "Il y aurait donc une tentative, ici, de démontrer qu'une unité se faufile au milieu de ce désordre." (K.4, C. R.-J. puis J.-M. A.); "Etablir un plan ou une carte avec des parties inconnues." (K.5, J.-M. A.)...
5- Amusant conte médiéval et logique de Calvino, avec une stratégie de de retournement, de jeux en miroirs sur les personnages, un joyeux enchevêtrement ludique et frais. Quelque chose de simple, qui témoigne d'une complexité. Bien joué/jouer.
6- Relire Anne Portugal: quelque chose du conte de fée , y compris la gravité sautillante, une "inflexion" du prendre, du désir pris. Difficile d'expliquer à quelqu'un pour quoi. Voir plus haut.
7- Un Savistzkaya polyphonique, mais s'agit-il de théâtre? Toujours la répétition, l'anaphore et les lexiques obsédants, avec un langage proféré, avec une forme de Genèse, de poème de Création, avec des allusions explicites à la Bible, dans le nom d'un personnage, certaines formulations. Un jouir du langage, des paroles croisées, listées.
8- Première lecture à toute vitesse du dernier livre de Jean-René Lassalle, plus facile que Poèmes carrés, avec une règle assez simple, un mode d'emploi, mais qui mène à l'écriture de variations scintillantes, polymorphes, des cristaux. Un bel objet, avec sa calligraphie chinoise. J'y reviendrai.
9- Hocquard revient sur ses quatre livres d'Une grammaire de Tanger, mais chaque rebours d'Hocquard a toujours quelque chose de projectif. Toujours cette lecture limpide, mais qui amène plus loin qu'on y pensait au départ. Un jeu d'élasticité entre différents plans. Il serait intéressant de réfléchir à l'élégiaque inverse par un biais de ce genre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire